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Budget Girard : déception généralisée en région

Publié le 13 mars 2024 à 15:28, modifié le 13 mars 2024 à 15:28

Par: Louis-Philippe Morin

Le budget Girard, déposé hier, n’offre pas grand-chose à la région. Aux prises avec un déficit record le gouvernement annonce, sans le dire, une période d’austérité. Seule l’industrie forestière peut se réjouir au lendemain de ce budget Girard. Québec injectera près de 350 millions de dollars en travaux sylvicoles… mais pour le reste, élus, organismes communautaires, entrepreneurs et citoyens gaspésiens restent sur leur faim.

Déposé hier, le sixième budget Girard déçoit et fait sourciller bien des acteurs du monde politique et communautaire de la région.

« Ce qu’on voit, c’est qu’il va falloir faire des miracles avec les budgets qu’on reçoit. Ça va faire! On n’est pas payé avec des miracles, on ne fait pas des épiceries avec des miracles… Nous, on a besoin que le gouvernement investisse dans le communautaire, investisse pour nos membres qui sont en situation de pauvreté. », image Louise Gallien, porte-parole pour le Collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté, encore secouée par le peu de considération envers les organismes communautaires.

Écrit à l’encre rouge foncé, le budget Girard demande aux organismes communautaires d’en faire autant avec le même budget… sans considérer les hausses vertigineuses des coûts…

« Ça me fâche de voir qu’on parle d’un déficit historique… Quand je vois les demandes qui sont grandissantes, pas seulement pour notre organisme, mais pour tous les organismes communautaires… Je pense plus qu’on parle plus d’une crise sociale historique. », ajoute Nancy Valois, directrice au CAB Saint-Alphonse-Nouvelle.

Si le coup est dur à encaisser pour le monde communautaire, la réaction politique n’a rien de plus accueillant. Rien pour l’environnement, l’érosion côtière, en développement économique… et surtout rien en le logement.

« … Et l’habitation c’est l’enjeu numéro un. Il n’y a pas de nouvelles marquées supplémentaires au niveau de l’habitation dans ce budget-là. », soupire le préfet de la MRC Avignon, Mathieu Lapointe.

La région en arrache à bien des points, notamment en transport collectif.

« Alors que les régions, Si on veut connecter des régions à l’intérieur même de la région et si on veut connecter les régions avec l’extérieur de celles-ci, notamment pour se rattache aux grands centres, ça nous prend des réseaux de transport collectif structurants. Encore une fois cet élément-là semble, globalement, oublié de la donne budgétaire. », constate Daniel Côté, maire de Gaspé.

Par contre, tout n’est pas à jeter à la poubelle. En matière de transport aérien régional, il y a de quoi se réjouir, selon l’opposition qui insiste pour des améliorations depuis des années.

« Stimuler ou augmenter les dessertes et les liaisons aériennes en région, c’est une bonne nouvelle. Mais, si on continue d’investir 50 millions dans le Programme d’accès aérien aux régions, il faut l’améliorer aussi ce programme-là. Donc, une révision en profondeur est toujours nécessaire. », affirme Joël Arseneau, député péquiste des Îles-de-la-Madeleine.

Par contre, le plus gros choc, la plus grande déception de ce budget, pour la Baie-des-Chaleurs, est probablement que la réfection de l’urgence de l’hôpital de Maria n’apparait pas au Plan québécois des infrastructures.

« On ne se l’explique pas. Le premier ministre est venu sur place. Il était dans le comté pour annoncer ça. Il a répété à deux, trois et quatre reprises… même dans les médias. De dire que ça allait être inclus au PQI. », dit monsieur Lapointe en hochant la tête.

« C’est souvent un processus de plusieurs années. Donc, si on retarde l’échéance d’inscrire l’urgence de Maria au PQI, imaginez-vous quand est-ce que… jusqu’à quand on va reporter les échéances pour faire les travaux. », ajoute Joël Arseneau.

Les caquistes promettent un retour à l’équilibre budgétaire en 2030. Entre temps, les payeurs de taxes, les élus, les organismes communautaires de la région devront tenter de garder la tête hors de l’eau.