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Budget du Québec 2018 : À quand une réelle reconnaissance des organismes communautaires autonomes ?

Publié le 29 mars 2018 à 11:01, modifié le 29 mars 2018 à 11:01

Par: Communique de presse

La Table régionale des organismes communautaires (TROC) du Bas-Saint-Laurent demeure prudente quant aux engagements du gouvernement libéral dans le budget dévoilé hier. Alors que les demandes pour l’ensemble des 4000 organismes communautaires autonomes du Québec sont de 475 M$ de plus par année, on nous annonce 22,5 M$ pour 2018-2019. « Nous sommes très prudents quant au contenu de ce Budget 2018 et nous attendrons le dépôt des crédits prévu dans les prochaines semaines pour avoir l’heure juste sur ces investissements, leur teneur et leur nature» précise Émilie Saint-Pierre coordonnatrice à la TROC, qui est un regroupement d’organismes communautaires autonomes (OCA) du Bas-Saint-Laurent, intervenant principalement dans le domaine de la santé et des services sociaux.

Cette annonce ne viendra pas faire oublier qu’il reste encore beaucoup de réinvestissement à faire pour contrecarrer le sous-financement chronique des groupes communautaires. Les montants annoncés hier sont nettement insuffisants considérant qu’il manque annuellement, juste au Bas-Saint-Laurent, 20 M$ pour bien répondre aux besoins des 170 organismes communautaires de la région. «Bien que nous soyons déçus du montant annoncé, et que c’est loin d’être le Klondike, il faut tout de même avouer que c’est mieux qu’une simple tape dans le dos ! Un gain important à nos yeux sera de s’assurer que 100% du montant sera versé en financement à la mission, qu’il sera récurrent, non tagué pour des problématiques particulières et équitablement réparti entre les régions » poursuit Émilie Saint-Pierre.

Cette annonce ne fera pas non plus oublier que cette stratégie électoraliste a été financée au prix de coupures drastiques dans les services publics et les programmes sociaux depuis 2014 et qui sont de l’ordre de 4,24 milliards de $ selon l’Institut de Recherche et d’Informations Socioéconomiques (IRIS). Rappelons aussi que le ministre Leitão a annoncé en novembre dernier des baisses d’impôt d’un milliard $ pour les particuliers, et il a ajouté dans son budget des baisses d’impôt de centaines de millions aux PME. Le gouvernement libéral a précisé que son prochain gouvernement allait continuer de miser sur la rigueur budgétaire et qu’il allait continuer de dépenser moins que ses revenus. « Nous sommes donc en droit de se demander si ces  baisses d’impôt vont se traduire en baisse de revenus pour le gouvernement et si un nouveau cycle de coupes et de compressions budgétaires va recommencer dans les prochaines années», ajoute Madame Saint-Pierre.

La TROC du Bas-Saint-Laurent souligne que les OCA bénéficient heureusement d’un grand support de leurs communautés, mais que le soutien gouvernemental est indispensable à la pérennité des organismes communautaires autonomes et aux activités et services rendus à la population.  Les organismes communautaires ont des impacts majeurs dans leurs communautés.  Ils travaillent avec une approche globale de la santé et du bien-être qui, se voulant préventive, vise à améliorer les conditions de vie des gens, qui elles, ont un impact majeur sur leurs conditions de santé. Ainsi, investir dans le communautaire et les services publics, c’est faire le choix de soutenir les Québécoises et les Québécois, tout en solidifiant notre filet social. Rappelons finalement que soutenir les travailleuses et travailleurs du communautaire, c’est soutenir un secteur d’activité trop souvent négligé qui contribue davantage au PIB que le secteur de l’extraction minière, selon une note de recherche de 2015 de la Direction de la recherche du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Sociale. C’est aussi un secteur d’emploi deux fois plus gros que le secteur de l’agriculture ou celui de l’immobilier. «Les retombées de ces investissements sont donc bénéfiques et ont un impact direct dans l’économie locale par les salaires qui sont réinvestis par les travailleuses et travailleurs du secteur communautaire», conclut Émilie Saint-Pierre.