Brigades culinaires : développer la littératie une recette à la fois
Publié le 27 mars 2025 à 16:05, modifié le 27 mars 2025 à 16:05
Par: Louis-Philippe Morin
Afin de briser l’isolation de certains et encourager la littératie citoyenne, des ateliers culinaires s’organisent à l’école des Deux-Rivières de Matapédia. Une occasion de tisser des liens entre les membres de la communauté.
Jeudi midi… Ça brasse à l’école, les Deux-Rivières de Matapédia. Dans un local de l’établissement scolaire, ils sont une dizaine, parfois plus, à venir assister à des ateliers de cuisine. Un rendez-vous récurrent qui encourage le développement de la littératie et qui permet l’échange dans la communauté.
« Ça permet aux gens d’avoir un lien avec nous autres et des fois, il y en a qui font un retour à l’école qui ont vraiment des supers beaux parcours et qui s’en sortent très bien. », sourit Caroline Michaud, enseignante aux adultes à l’école les Deux-rivières de Matapédia et, aussi, animatrice des ateliers de littératie.
Parrainés par l’Accalmie, ces ateliers sont ouverts à ceux qui fréquentent la maison d’hébergement d’urgence… mais aussi aux étudiants inscrits aux cours aux adultes et à la population.
« Et faire de la cuisine comme ça? Est-ce que ça t’encourage à en faire chez toi? Oui… Ça nous aide aussi à trouver des trucs et des stratégies pour que ça aille mieux… Aussi pour gérer le stress. », nous dit ce jeune homme.
Aujourd’hui, on cuisine… mais parfois, les participants vont faire des visites culturelles… du magasinage dans des friperies… La clientèle est ciblée. On veut briser l’isolement, encourager l’autonomie et créer un esprit communautaire.
« C’est toujours une belle gang… On fait des activités formidables, des voyages, des sorties… Ça ne fait plus aucun sens! C’est surtout pour combler les besoins de solitude. », se réjouit cette dame.
Chaque mois, ou presque, une nouvelle cuisine du monde est présentée à ceux qui viennent assister à ces ateliers culinaires. Aujourd’hui, une Gaspésienne d’origine japonaise vient partager un peu de sa culture culinaire.
« Ils sont curieux et veulent apprendre… J’apporte des recettes et ils apportent les recettes à la maison. », avoue Shino Muraki, installée dans la région depuis 2006.
Malgré la ferveur qui entoure ces populaires ateliers, les menaces de restriction budgétaire inquiètent les organisateurs.
« On s’attend… Avec tout le bilan qu’on en fait, tous les bienfaits qu’on voit dans la communauté, que ça puisse être reporter chaque année… Mais chaque année, c’est un peu précaire. », termine madame Michaud.
Entre temps, on profite… On cuisine et on échange. L’idée, qui sent bon, pourrait inspirer d’autres organismes de la région.