« Ça fait toujours un pincement au cœur. Maintenant, je suis proche de Pointe-au-Père. Il m’arrive souvent d’aller leur faire un petit coucou à tout l’équipage et à Bastien. », lance Lise Lévesque…

Lise Lévesque est la sœur de Bastien, le capitaine du Brier Mist disparu en mer le 27 novembre 1998. Un souvenir douloureux pour Maria et Carleton-sur-Mer, puisque 4 des cinq marins décédés dans ce tragique événement, étaient originaires d’ici. Bastien Lévesque, capitaine, Julien Boudreau et Carl Porlier originaires de Carleton-sur-Mer… et Sébastien Lapointe, lui, de Maria.

« Il ventait plus que ça. Ils ont échoué dans le bout de Rimouski… C’est des gens que vous connaissiez? Oui, il y en a deux qui jouaient pour moi au hockey », raconte cet homme avec émotion.

« C’est un événement très triste. Je me souviens un peu de l’histoire. C’est un événement très triste. Ce ne sont pas des personnes que je connaissais personnellement, mais par personne interposée. », ajoute cet homme.

Ce jour-là, Bastien Lévesque et son équipage quittent le port des Escoumins avec une cargaison de pétoncles qu’ils entendent livrer de l’autre côté de l’estuaire, à Rimouski.

« Il y avait probablement espoir que le temps se calme un peu… Mais, ce n’est pas nécessairement ce qui s’est passé », se rappelle madame Lévesque.

Un peu comme en ce moment, il y a vingt-cinq ans, la météo consistait en des vents forts et des vagues puissantes… Le rapport du Bureau de la sécurité dans les transports avait même conclu à un naufrage « attribuable aux mauvaises conditions météo et à une série de lacunes reliées à l’étanchéité du bateau de pêche ».

« La fatalité, ça arrive quand ça arrive. On n’a pas le choix de se soumettre. Moi, pour ma part, je pense que Bastien c’était un bon marin. », philosophe la sœur de Bastien Lévesque.

Malgré tous les efforts de secours déployés par la Garde côtière et les pompiers, on ne retrouvera que deux corps… les trois autres travailleurs de la mer seront découverts enfermés dans les vestiges du Brier Mist en 2002 par des chercheurs d’épaves. Le souvenir de ce naufrage trouve encore écho dans la Baie-des-Chaleurs…

« C’était une température comme il y avait hier, avec des vagues épouvantables… Novembre, c’est assez terrible pour… c’est particulier », soupire cette dame.

« Je veux dire… ce n’est pas drôle. Ce n’est pas intéressant quand un bateau coule comme ça. C’est un peu comme le Titanic, à l’époque », dit cette femme.

En 2022, 241 accidents maritimes ont été signalés au Bureau de la sécurité dans les Transports au Canada, faisant 6 victimes… Ces chiffres sont en deçà de la moyenne des 10 dernières années. Par contre, la plupart des accidents de navigation mettait en cause des bateaux de pêche… comme quoi le métier est toujours aussi périlleux. Louis-Philippe Morin, CHAU TVA, Carleton-sur-Mer. – 30 –