Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Bas-Saint-Laurent : des horaires à l’heure pour certains paramédics, statu quo pour d’autres

Publié le 6 juin 2025 à 17:50, modifié le 6 juin 2025 à 17:53

Par: Ariane Boyer

Québec a confirmé la fin des horaires de faction à Notre-Dame-du-Lac et Saint-Jean-Port-Joli. Une annonce attendue depuis longtemps dans ces secteurs.

« J’ai fait des heureux hier quand j’ai annoncé ça à la gang ici. Justement, il y a des paramédics qui pleuraient. Ils n’étaient plus capables au niveau de la vie familiale, c’était l’enfer au niveau des horaires de faction », a témoigné Éric Bouchard, directeur de la Coopérative des paramédics du Témiscouata.

Avec ce changement, les employés n’auront plus à rester sept jours consécutifs à la caserne, à moins d’habiter à moins de cinq minutes. Une amélioration importante, non seulement pour leur qualité de vie, mais aussi pour les services à la population.

« Nous, ça va nous améliorer au niveau du délai de réponse et au niveau des décès, on va sauver du monde! », ajoute Éric Bouchard.

Trois-Pistoles, Saint-Cyprien et Squatec écartés

La bataille n’est pas encore gagnée concernant les horaires de faction pour les paramédics du Bas-Saint-Laurent. Si certains travailleurs ont accueilli la nouvelle avec émotion, d’autres continuent de dénoncer l’iniquité du traitement.

Comme à Trois-Pistoles, l’annonce a eu l’effet d’une douche froide.

« Je suis là, moi, depuis 2012, et on se fait dire : l’année prochaine, l’année prochaine, l’année prochaine… Et puis rien qui a été fait », déplore Yannick Thériault, chef de division chez CAMBI.

Des secteurs comme Saint-Cyprien et Squatec n’ont pas non plus été inclus dans la récente annonce. Et les répercussions se font déjà sentir.

« Depuis l’annonce d’hier, on peut déjà dire qu’on a eu une démission de confirmée. Et on en a eu sept autres qui ont informé avoir recherché du travail, avoir des entrevues en attente début de semaine », indique Yannick Thériault.

Des enjeux pour le maintien des urgences en région

L’exclusion de ces secteurs soulève aussi des inquiétudes pour le maintien des urgences, notamment à Trois-Pistoles et Pohénégamook. Les paramédics ne sont que le premier maillon de la chaîne, rappellent les intervenants.

« Nous autres, ça va augmenter la pression du service. Et si on n’a pas de changement d’horaire, on ne pourra pas aller pallier si jamais il y avait une fermeture », poursuit M. Thériault.

Trois-Pistoles en tête de liste… mais ignorée

Selon CAMBI, Trois-Pistoles figurait en tête de la liste prioritaire transmise par le CISSS à Santé Québec pour le Bas-Saint-Laurent.

« Là, on va aller chercher le pourquoi. Pourquoi qu’on n’a pas été pris en compte, malgré qu’on respecte à peu près tous les critères… qu’on était prioritaire également dans la liste du Québec », questionne Yannick Thériault.

Selon les informations obtenues par CIMT-TVA, Matane aurait été priorisée pour des raisons politiques. La CAQ aurait voulu éviter de nourrir la contestation du député péquiste Pascal Bérubé, à l’approche des élections provinciales.

« On leur souhaite qu’ils aient ça rapidement, une belle annonce comme ça. Même moi, j’étais surpris que certains secteurs… je croyais qu’ils allaient être dans l’annonce comme nous », réagit Éric Bouchard.

« La décision vient du ministère, et c’est très dur d’avoir les réponses à nos questions aujourd’hui », conclut Yannick Thériault.