Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Bar rayé du Saint-Laurent : les pêcheurs à nouveau en attente du…fédéral

Publié le 3 septembre 2024 à 17:17, modifié le 3 septembre 2024 à 17:25

Par: Jérôme Gagnon

La population du bar rayé du fleuve Saint-Laurent en inquiète plusieurs. Ce poisson demeure toujours protégé de la pêche sportive, malgré plusieurs sons de cloches. Dans Charlevoix, un impact négatif est constaté dans la production.

Au Québec, le bar rayé gagne du terrain depuis plusieurs années après des efforts réintroductions de l’espèce. Toujours considéré comme étant disparu, un suivi tarde à être réalisé au fédéral.

« Il y a une espèce de bar rayé qui a été déclaré en voie d’extinction en 2002. Alors, on n’avait plus le droit d’y toucher et de le pêcher. Il y a eu un projet de réensemencement. Or, chez Pêche Océan Canada, il semble que les deux données soient confondues », indique la députée du Bloc Québécois pour Beauport-Côte-de-Beaupré-L’Île-d’Orléans-Charlevoix, Caroline Desbiens.

Après avoir promis de nouveaux rapports en 2022, en 2023. En 2024, Ottawa a repoussé pour une troisième fois son évaluation cet été. La raison ? Un manque de personnel.

« Et ce serait au niveau d’Environnement Canada. Il n’aurait pas de carte sur la répartition de l’espèce. Maintenant, il reste combien d’années d’attente s’il n’y a personne en poste pour faire cette carte », questionne la propriétaire de Pêcheries Charlevoix, Julie Gauthier.

« Ça fait depuis 2019 que j’entends parler du bar rayé, on est devant le même problème à l’île d’Orléans. Il est partout », alerte Mme Desbiens préoccupée par la situation.

Pendant ce temps, des membres de l’industrie de la pêche comme Julie Gauthier dans Charlevoix constatent des changements inquiétants.

« Nous suivons sa population depuis près de 25 ans. Les trois dernières années, il s’est passé quelque chose dans le comportement de ce poisson. Il vient manger et repart le ventre plein et ressort de la cage », dit-elle.

Un impact certain

Difficile d’établir un lien avec le capelan, mais plusieurs autres espèces écopent de cette surpopulation de bars rayés.

« Ça fait deux ans que je n’en ai presque pas vu de poulamon dans la fascine. L’épervier est pratiquement inexistant et le hareng, nous en avons un peu au printemps », explique la pêcheuse aguerrie.

L’impact du bar rayé se ferait également sentir dans nos rivières, précise Caroline Desbiens.

« Selon plusieurs témoignages, ils s’attaquent aux petits poissons du fleuve, mais il est en train d’attaquer nos rivières, dont nos bébés saumon. Ça, c’est encore moins drôle », poursuit la députée.

Pour la vice-présidence du Comité permanent des Pêches et des Océans, le gouvernement Trudeau doit impérativement concerter le milieu. La députée compte multiplier les efforts cet automne afin d’accélérer le processus.

« Même si ça ne rapporte pas demain matin et qu’on ne peut pas en prendre de crédit aux prochaines élections, investissons de l’argent pour être capable de contrôler au maximum les transformations qu’on voit dans le Saint-Laurent », lance la femme qui appelle à une responsabilisation d’Ottawa.