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Baie-Saint-Paul : L’autogestion a permis le maintien de l’urgence

Publié le 17 novembre 2021 à 17:07, modifié le 17 novembre 2021 à 17:12

Par: Jérôme Gagnon

On s’en souviendra, l’été dernier l’urgence de l’Hôpital de Baie-Saint-Paul est passée à deux doigts de cesser ses activités le soir et la nuit en raison d’une pénurie de personnel. Une stratégie unique au Québec a donc été implantée par les employés et le CIUSSS afin de maintenir le service essentiel.

Le 29 juin dernier, l’urgence de l’hôpital de Baie-Saint-Paul annonçait le maintien de ses services après plusieurs semaines d’incertitude.

« Je leur ai donné un canevas vierge au personnel en leur demandant de respecter certaines directives. 48 h plus tard, les employés m’ont remis l’horaire fait par elles-mêmes. Elles se sont consultées sur un groupe Facebook dont je ne fais pas partie. Elles m’ont présenté ça, tout était parfait et les quarts étaient pas mal réglés pour l’été », mentionne Donald Caron, chef des services des urgences de Charlevoix.

Un succès incontesté par les gestionnaires.

« J’annonce à peu près plus de TSO alors qu’avant j’en annonçais là à peu près une dizaine par deux semaines »,  dit-il.

Les infirmières ont donc opté pour des quarts de 12 heures pendant 7 jours, suivis d’une semaine de repos. 75 % du personnel ont adhéré. Finalement, le temps supplémentaire a diminué de moitié. La recette de Charlevoix a fait son chemin jusqu’à Québec.

« Pour répondre à votre question, je crois que monsieur Dubé est au courant », indique le gestionnaire qui ne sait pas si la formule a déjà été réalisée en région.

L’équipe du Living Lab Charlevoix, un projet de l’Université Laval destiné à mettre sur pied des solutions locales aux problèmes des urgences en région, a passé plusieurs jours à sonder le personnel.

« Elles nous ont parlé d’un manque de communication entre les travailleurs sur le terrain qui mettent la main à la pâte et la gestion.  De donner le pouvoir aux infirmières c’est ça qui manquait un peu », signale l’étudiant en médecine qui participe au projet, Émeryck Plante-Belleau.

L’autogestion serait-elle exportable dans d’autres hôpitaux ?

« On le sait que ce n’est pas une unique solution qui va régler ce problème fort complexe la pénurie d’infirmières au Québec. Les cinq étudiants là au bout de leurs entrevues à La Malbaie et à Baie-Saint-Paul ont fait un rapport avec tout ce qui avait été dit des infirmières. C’est une trentaine de solutions plausibles qui pourraient être explorées », dit la coordonnatrice du projet Living Lab Charlevoix, Jennie Barrette.

Dans Charlevoix, la formule a un tel succès auprès du personnel que les infirmières viennent de reconduire le projet pour six mois.