Baie-des-Chaleurs : la saison des huitres pourrait se terminer si rien n’est fait
Publié le 4 juillet 2025 à 13:55, modifié le 4 juillet 2025 à 13:55
Par: Louis-Philippe Morin
La saison des huitres pourrait se terminer plus tôt que prévu dans la Baie-des-Chaleurs et ailleurs. Des maladies affectent les élevages et empêchent les producteurs de s’approvisionner en nouveaux coquillages.
« C’est un début de saison qui va quand même bien. Les ventes vont bien. On a notre réseau de contacts… Ça fait quand même 10 ans qu’on fait ça. », lance William Bujold, copropriétaire de la ferme maricole du Grand Large à Carleton-sur-Mer.
À première vue, la récolte d’huîtres dans la Baie-des-Chaleurs va bon train… Sauf que, si rien n’est fait rapidement, cette saison pourrait être la dernière. Le problème c’est qu’on doit importer des huîtres des Maritimes pour les faire grandir ici… sauf que ces dernières sont affectées par des maladies qui sont inoffensives pour l’homme… mais qui chicotent l’Agence canadienne de l’Inspection des aliments.
« Depuis novembre, l’an dernier, ils ont mis un arrêt sur nos permis de transfert d’organisme vivant. On peut plus transférer d’huîtres. Nous, on s’approvisionne au Nouveau-Brunswick. », ajoute le pêcheur.
« Je pense qu’il faut être pragmatique. Ça se fait déjà dans les maritimes où il peut y avoir du transfert d’huîtres d’un endroit à l’autre lorsqu’il y a déjà contamination. L’autre demande que j’aie, c’est qu’aux Îles-de-la-Madeleine, l’Agence canadienne d’Inspection des aliments puisse se rendre sur place pour faire des tests parce qu’il y a là aussi d’autres élevage et il faut qu’on sache. », nous dit le député caquiste de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj et critique en matière de pêches, Alexis Deschênes.
Sauf que, dernièrement, des analyses biologiques ont confirmé que les huîtres de la Baie-des-Chaleurs sont, elles aussi, infectées par ces maladies. Une bénédiction pour les producteurs d’ici qui estiment qu’il n’y a donc plus de menace de contamination… puisqu’elle est déjà présente.
« Je pense qu’il faut être pragmatique. Ça se fait déjà dans les Maritimes où il peut y avoir du transfert d’huîtres d’un endroit à l’autre lorsqu’il y a déjà contamination. », précise le politicien.
Parce que si rien n’est fait, les ostréiculteurs resteront à quai.
« On est sur le point d’avoir fini nos récoltes. Il nous reste peut-être deux ou trois semaines de récolte… À date, ça va bien. On est à veille de taper le mur qu’on essaie de repousser toutes les semaines (…) Je ne me vois pas faire autre chose… Tabarouette ça fait 10 ans qu’on investit là-dedans, qu’on travaille et qu’on développe des choses. J’aimerais dire oui à 100 % que je vais retourner, et que ça va être rentable… Mais là… Dans un mois, on a plus de revenus. », termine William bujold en soupirant.
Une réunion doit avoir lieu lundi prochain, avec tous les acteurs de milieu… et on souhaite que tout se règle rapidement, parce que, dans le cas contraire, l’avenir est sombre pour les producteurs d’huîtres de la région.