Avenir de l’urgence de Pohénégamook : les citoyens et élus tiennent au service
Publié le 16 mars 2025 à 15:53, modifié le 17 mars 2025 à 16:46
Par: Jasmin Guillemette
Bien qu’aucune fermeture n’ait été confirmée concernant l’urgence de Pohénégamook, la population reste tout de même dans le néant à propos de l’avenir du service dans un contexte de coupe budgétaire. La population du Transcontinental s’est fait entendre samedi. Elle tient à tout prix à ce que les services soient maintenus.
La survie de l’urgence à Pohénégamook, c’est un cas de vie ou de mort. Sans elle, la petite Alice ne serait pas à nos côtés pour en témoigner, elle qui a attrapé l’influenza, alors qu’elle est née avec des malformations cardiaques.
« Il m’a envoyé au CLSC. Ils ont stabilisé la situation avant que ça devienne plus grave. Je me sens honoré que le CLSC m’ait sauvé », reconnaît la jeune fille.
Même situation pour les enfants de M. Gagnon après avoir fait une grave réaction allergique et quelques complications lors d’un accouchement.
« Première dose d’adrénaline, pour tenter de le réanimer qui n’a pas été assez suffisante. À la deuxième dose, sa vie a été sauvée et il a repris ses esprits. Ça a été vraiment une scène marquante dans notre vie. Selon l’évaluation, il était à moins de quatre minutes environ de perdre la vie. On est une famille pour qui le CLSC a fait vraiment une grande différence non pas une fois, mais deux fois », raconte le résident de Pohénégamook.
Crécelle à la main, drapeau et pancarte également, ce sont des centaines de personnes qui se sont fait entendre devant le CLSC de Pohénégamook. Et le message est assez clair pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent: l’urgence doit maintenir l’ensemble de ses services.
« On est conscient qu’il y a peut-être besoin d’un rattrapage budgétaire au niveau du ministère de la Santé. Ce qu’on croit, c’est que c’est possible, mais pas aux soins. Les soins de proximité et dans une région comme la nôtre, quand on parle de soins de proximité, une urgence comme ici, c’est un soin de proximité », explique le maire suppléant Pohénégamook, Gilles Pelletier.
« C’est un beau message aujourd’hui qu’on envoie aux dirigeants du CISSS, surement bien assis à Rimouski ainsi qu’au ministre Dubé », lance M. Gagnon.
La mobilisation est allée au-delà des frontières du Transcontinental. Une dizaine d’élus municipaux du KRTB ainsi que les préfets des MRC de Kamouraska et de Rivière-du-Loup ont porté leurs voix. La députée Amélie Dionne a aussi tenu à montrer sa solidarité.
« Pour moi, c’était une façon aujourd’hui de venir entendre ce que les gens ont à me dire face aux priorités et à la nécessité de garder nos urgences, explique-t-elle. Le budget de la santé a été dépassé, mais maintenant il faut regarder les bonnes solutions. Il faut restructurer, réorganiser nos services et maintenir ceux qui sont essentiels. »
Une pétition est également parrainée par le porte-parole en santé et service sociaux du Parti Québécois, Joël Arseneau afin que les citoyens se fassent entendre. Il dénonce aussi le manque de garanties de la CAQ face au maintien des services de santé.