Autobus scolaires électriques : repousser l’objectif d’électrification de 2035?
Publié le 10 octobre 2023 à 17:28, modifié le 10 octobre 2023 à 17:44
Par: CIMTCHAU
Les transporteurs scolaires demandent au ministère des Transports de repousser la date butoir de 2035 pour convertir à l’électrique l’ensemble de la flotte. C’est impossible actuellement d’utiliser les autobus électriques pour les sorties scolaires ou les compétitions sportives la fin de semaine.
65 % des autobus scolaires devront être électriques en 2030 et la totalité cinq ans après. Un objectif irréalisable selon certains transporteurs.
« 2030 c’est demain. Si on est prêt? Je ne pense pas », affirme Frédérique Guignard, directrice générale d’Autocar Bas-Saint-Laurent
« L’autonomie, dans l’avenir, probablement va augmenter. J’ose croire, parce qu’on va avoir un problème assez rapidement », ajoute Pascal Ouellet, propriétaire, du Garage Pascal Ouellet.
C’est qu’un autobus scolaire électrique peut prendre jusqu’à 12 heures pour se recharger complètement. Ils ont une autonomie moyenne de 150 km. Ce qui est largement inférieur à la performance des modèles au diésel.
Pour monsieur Ouellet, c’est un véhicule qui se prête bien pour des parcours scolaires de moins de 120 km. Mais pour des sorties scolaires de plus grandes distances, la situation est tout autre :
« Moi j’ai des autobus thermiques pour me couvrir encore pour 7/8 ans, mais ce n’est pas tous les transporteurs qui sont installés comme moi. »
Plus d’innovation
La création de modèles avec plus d’autonomie est donc réclamée. Pour le moment, deux compagnies québécoises ont le monopole des ventes d’autobus scolaires électriques. Certains demandent donc le droit d’acquérir des véhicules à l’extérieur de la province. C’est le cas de la directrice générale d’Autocar Bas-Saint-Laurent :
« Moi j’aimerais ça qu’on permette aux autres compagnies de pouvoir vendre leur véhicule électrique, parce qu’ils sont prêts et ça pousse l’innovation »
Le propriétaire de Garage Pascal Ouellet souligne que ce type de véhicule électrique est beaucoup plus cher à l’achat :
« Si le gouvernement ne continue pas d’accompagner ses transporteurs avec des subventions qui vont être mises en place, qui sont en place et qui sont régressives, il y a des transporteurs qui n’y arriveront pas. »
La Fédération des transporteurs par autobus est en discussions avec le gouvernement provincial pour négocier l’ajustement de la subvention accordée en fonction des prix des véhicules. Pour le moment, Québec ne compte pas modifier la date butoir de 2035.