Autobus électriques : manque à gagner d’un demi-million dans la région
Publié le 18 juin 2025 à 15:59, modifié le 18 juin 2025 à 15:59
Par: Megan Maltais

Les autobus scolaires électriques, qui ont été imposés par Québec, n’ont pas que des avantages. Parlez-en aux transporteurs, qui ont dû rouler à perte lors de la dernière année scolaire.
Un demi-million de dollars. C’est le montant que doivent assumer les sept transporteurs du Bas-Saint-Laurent pour 2024-2025. Cette lourde facture s’explique par la décision du gouvernement provincial de considérablement diminuer ses mesures de soutien financier, qui sont passées de 12 900$ à 5 000$ par circuit.
Mais le problème est bien plus que monétaire. « Il y a un manque à gagner d’une façon ou d’une autre. Les transporteurs ont été pris en otage un peu là-dedans. Y’a un défi au niveau de l’opération, de la réparation et financier », explique le propriétaire d’Énersco, Pascal Ouellet.
Un virage trop rapide?
Le virage électrique a été enclenché très rapidement, sans même consulter les principaux concernés. La situation en région est aussi différente de celle des grands centres et plusieurs détails n’ont pas été pris en considération.
« Nous, on a beaucoup de conducteurs qui ont leur véhicule à la maison. Ça implique des bornes, ça implique des déplacements supplémentaires pour aménager notre garage. Ce sont des coups vraiment importants qu’on s’est fait mettre rapidement », précise la directrice générale d’Autocar Bas-Saint-Laurent, Frédérique Guignard.
« Est-ce que c’est la volonté du gouvernement de se débarrasser de ses entreprises qui existent, qui sont en région et où on a un service de proximité? », demande Pascal Ouellet.
Respirer un peu
Le rachat du fabriquant Lion électrique et la fin de l’obligation d’acheter des autobus électriques sont bien accueillis chez les transporteurs, mais ce n’est pas suffisant.
« On construisait l’avion en vol que le gouvernement nous avait dit, qu’on allait avoir des tables de travail. Là il nous enlève notre mesure, avoir des contacts avec eux autres pour s’asseoir avec notre fédération c’est difficile. On pourra plus là », avoue le propriétaire d’Énescor.
Les transporteurs espèrent pouvoir s’asseoir avec le gouvernement d’ici le début de la prochaine année scolaire. Sans appui d’urgence et un cadre de financement stable, ils ne peuvent planifier ou garantir un service de base.