Le chef du service de sécurité incendie, Cédric Chatigny, qui était silencieux depuis les événements, a affirmé n’avoir jamais donné l’ordre à Régis et Christopher Lavoie d’entreprendre l’opération de sauvetage. Il dit avoir été surpris de constater qu’ils avaient utilisé le Argo lors de son arrivée sur les lieux vers 13 h 38.

« Tabarn%?* qu’est-ce qu’ils font là? », se rappelle-t-il avoir mentionné.

L’homme a raconté avoir vu les deux pompiers dans le champ et avoir tenté de les contacter pour les diriger vers le côté, mais ces derniers ont accroché un arbre et sont tombés à l’eau peu après.

Au prise avec une mésaventure

Après s’être entendu sur le transport d’un Argo, le directeur du service de sécurité incendie devait se déplacer au domicile de Régis afin de transporter le véhicule amphibie avec son propre camion. Or, entre-temps, Cédric Châtigny s’est retrouvé coincé dans un champ avec ce même véhicule.

C’est en allant voir une équipe d’Hydro-Québec que la mésaventure se serait déroulée. L’un des collègues aux travaux publics l’aurait finalement sortie du secteur touché par les inondations. Régis Lavoie aurait par lui-même pris l’initiative de réaliser l’opération sans l’avertir, plaide-t-il.

« Tu ne penses pas que c’est le temps que tu sortes ? »

En avant-midi, lors d’une rencontre avec Sylvain Girard, voisin des sinistrés, le chef des services incendie a constaté le niveau d’eau sur le terrain de Linda Simard et Yvan Lavoie.

Peu après, il aurait reçu un appel de M. Lavoie. M. Châtigny affirme lui avoir alors dit  : « tu ne penses pas que c’est le temps que tu sortes ». Yvan Lavoie lui aurait alors répondu : « non, je suis bien dans ma maison ».

M. Châtigny dit avoir reçu un autre appel à 12 h 40 de Linda Simard. Elle lui aurait demandé une intervention, ce qu’il lui aurait assuré.

Son témoignage vient entre autres en contradiction avec celui de la technicienne administrative à la municipalité, Stéphanie Dufour. Elle a déclaré que le chef avait demandé le numéro de cellulaire des deux rescapés un peu avant midi. Interrogé à ce sujet, le chef a déclaré ne plus se souvenir d’un tel appel.

Les pompiers interrogés

La municipalité de Saint-Urbain et cinq de ses pompiers ont été interrogés. La brigade ne proposait pas de service de sauvetage nautique, n’étant pas équipée à cet effet et n’ayant jamais été confrontée à une telle situation.

Ceux-ci utilisaient essentiellement leur téléphone personnel et/ou pouvaient utiliser des radios qu’ils possédaient en très petite quantité afin de communiquer. D’ailleurs, la surveillance des cours d’eau se déroule toujours par contact visuel. La coroner a suggéré que la municipalité utilise les données hydrogéologiques prises par Baie-Saint-Paul comme outil.

L’enquête publique prend désormais une pause et reprendra le 29 avril prochain. Notons qu’un moment de silence a été tenu en cour, mercredi, pour l’anniversaire de Christopher Lavoie.