Assurance-emploi: 200 personnes manifestent à Grande-Rivière
Publié le 11 septembre 2023 à 15:54, modifié le 12 septembre 2023 à 08:56
Par: Patrick Giguère
Le Mouvement action chômage Pabok considère que le programme de l’assurance-emploi n’est pas adapté à la réalité de la Gaspésie et des Îles. Quelque 200 personnes se sont d’ailleurs donné rendez-vous devant le bureau de la députée-ministre Diane Lebouthillier, samedi, pour manifester en ce sens.
Ils étaient des dizaines de travailleurs issus de l’industrie de la pêche, de la foresterie et du tourisme à s’être donné rendez-vous à Grande-Rivière, samedi, dans le but de faire entendre leur insatisfaction face à l’actuel programme fédéral.
« C’est vraiment important parce que ces gens-là ne feront pas le tour du tout, même avec les 5 semaines qui sont toujours accordées pour le trou noir. Cinq semaines, c’est désuet cette année » laisse tomber la coordonnatrice Nadia Mongeon.
Selon le Mouvement action chômage Pabok, pour faciliter l’accès à l’assurance-emploi des quelques 9000 travailleurs saisonniers gaspésiens, Ottawa devrait réduire le nombre d’heures travaillées de 630 à 420. Et pour réduire le stress financier, le nombre de semaines assurables devrait être de 35 plutôt qu’entre 17 à 19 comme c’est le cas actuellement.
« On n’a pas le choix, notre économie est comme ça. Pourquoi ne pas rallonger la période de chômage à 35 semaines ? C’est tout le temps ça qu’on a demandé. Comme ça les gens vont se qualifier à l’assurance-emploi et les gens vont pouvoir retourner chez leur employeur », réclame-t-elle.
Un concierge diabétique et atteint de la sclérose en plaque en sait quelque chose. En raison de son état de santé, Steven Francis ne peut excéder 18h de travail par semaine. Et comme il est embauché dans des lieux touristiques, il ne peut se qualifier pour l’assurance-chômage.
« J’ai une capacité limitée qui appelle et si je la dépasse je deviens fatigué et j’ai de la misère à récupérer personnelle. J’ai ma maison à payer et des factures aussi. (…) Même pour les personnes handicapées ce serait bon que le gouvernement nous donne un crédit en heure», espère l’home de 50 ans.
D’après Nadia Mongeon, il est impossible d’offrir des emplois aux milliers de travailleurs saisonniers lors de la saison morte. Selon elle, dans la MRC du Rocher-Percé, l’hiver dernier, 50 emplois étaient affichés sur le site d’Emploi Québec. Parmi ceux-ci, seulement 15 étaient disponibles immédiatement, les autres étaient pour la saison estivale.
« Ça comme pas de sens. Les gens nous donne des commentaires pour dire qu’il manque de main-d’œuvre partout, mais des fois il faut avoir des formations pour pouvoir faire ça et parfois les formations sont longues », soulève la défenderesse des chômeurs.
Par courriel, la députée bloquiste Kristina Michaud espère que la nouvelle ministre des Pêches fasse pression sur son gouvernement pour éviter que les travailleurs de la région, qui attendent depuis trop longtemps une réforme de l’assurance-emploi, se retrouvent sans revenu.
Diane Lebouthillier n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue.
OVER : ASSURANCE-EMPLOI
TITRE : DES CHOMEURS
NADIA MONGEON | coordonnatrice, Mouvement Action chômage Pabok
STEVEN FRANCIS | travailleur
GRANDE-RIVIÈRE
Samedi dernier