Arrestation musclée à Campbellton: Le BEI enquête
Publié le 5 juillet 2021 à 17:05, modifié le 5 juillet 2021 à 17:08
Par: Patrick Giguère
Les réactions sont nombreuses à la suite de cette arrestation musclée survenue vendredi à Campbellton. Les images ont circulé sur les médias sociaux toute la fin de semaine. Elles peuvent être choquantes. Certains résidents et experts se demandent si la force était nécessaire. L’homme de 30 ans qui a reçu plusieurs coups de poing au visage et au corps était un sans-abri et souffrait de problème de santé mentale, selon nos informations. Un criminologue demande à ce que la province se dote d’un organisme pour enquêter sur le travail des policiers Néobrunswickois.
L’arrestation musclée survenue vendredi dans le stationnement d’un restaurant du centre-ville de Campbellton fait réagir.
« On peut comprendre qu’au Nouveau-Brunswick et dans la région ici ce n’est pas ça qui est enseigné aux policiers. Ce n’est pas une façon de fonctionner. (…) Ce que l’on remarque depuis longtemps, c’est qu’il y a comme un flou assez sérieux dans les lois et les règlements aux policiers qui semblent permettre plusieurs choses » , raconte le professeur en criminologie de l’Université St-Thomas, Jean Sauvageau.
Plusieurs citoyens auraient signalé aux policiers, vers 13h15, la présence d’un homme avec un bâton à la main qui aurait pénétré dans des commerces.
«Des policiers se sont rendus sur les lieux. L’homme a résisté à son arrestation. Un membre de la GRC et l’homme se sont empoignés. (…)Pour l’instant, le membre impliqué dans l’incident a été placé en service administratif en attendant le résultat de l’examen indépendant », confirme le porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada ( GRC) au Nouveau-Brunswick, Hans Ouellette.
Les gestes posés par l’agent suscitent l’indignation dans la population.
« C’est complétement injuste. Ce jeune-là ne méritait pas d’avoir de mériter une volée à coups de poings répétitifs comme ça. J’ai entendu dire qu’il avait essayé de voler quelque chose, mais est-ce que ça mérite une volée? C’est un sans-abri », s’exclame un passant.
« Il ne devrait pas être policier pour faire des affaires de même. Ça m’a choqué!» , dit une femme.
« C’est épeurant ! Ils ne sont supposément là pour nous protéger ? » , se demande un travailleur.
Il s’agit d’un cas isolé selon le maire de la Ville qui réitère sa confiance envers le service de police. Il invite la population à ne pas tirer des conclusions trop rapidement.
« On ne sait pas pourquoi s’en est venu à ce déroulement-là.(…) Il faut réaliser une chose, les problèmes mentaux aujourd’hui ça existe et le travail de la GRC et des forces policières est plus complexe et exigeant », précise Ian Comeau.
Le criminologue de l’Université Saint-Thomas croit que le Nouveau-Brunswick devrait se doter d’un organisme indépendant pour évaluer le travail des policiers.
«La Commission de police du Nouveau-Brunswick pourrait en faire autant et je les trouve très frileux. Me semble que leur mandat inclut de réviser des pratiques et de donner des consignes pour la suite (…) C’est de l’improvisation tout le temps et il n’y a pas personne qui prend la peine de réviser et de donner des consignes claires à tout le monde pour la suite», exige monsieur Sauvageau.
Pour l’instant, c’est le Bureau des enquêtes indépendantes du Québec qui permettra d’établir les circonstances exactes de l’événement afin de permettre au Service des poursuites publiques du Nouveau-Brunswick de déterminer si des accusations doivent être portées contre le policier.
Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique examine actuellement les possibilités de création d’une équipe d’intervention en cas d’incident grave au Nouveau-Brunswick.