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Arrestation musclée à Campbellton: la Fédération de la police nationale préoccupée

Publié le 22 août 2024 à 16:57, modifié le 22 août 2024 à 16:57

Par: CIMTCHAU

La Fédération de la police nationale se dit préoccupée par la peine de quatre mois de prison infligée au constable de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) Pierrick Caron, jeudi matin, et soulève également des enjeux de sécurité quant à son incarcération à l’intérieur des murs du système carcéral provincial.

Dans une déclaration écrite, un membre du conseil d’administration de l’organisation qui représente près de 20 000 membres de la GRC au pays affirme être surpris de la décision de la juge Brigitte Sivret.

« Nous sommes préoccupés par l’équité de cette sentence surprenante, ainsi que par la sécurité de notre membre, qui doit purger sa peine dans le système public en tant qu’agent de police. C’est un exemple classique de l’urgence de doter les policiers de caméras corporelles, qui auraient fourni une perspective claire, crédible et impartiale de l’incident, perspective qui, nous le croyons, aurait appuyé la recommandation de la Couronne », fait valoir Pat Bouchard, membre du conseil d’administration de la Fédération de la police nationale.

Un comportement qui a impact important sur la confiance du public

Dans son rapport de 23 pages, la juge Brigitte Sivret explique qu’après avoir considéré la jurisprudence pertinente, les représentations des parties, le rapport présentenciel, les lettres d’appui, ainsi que les principes et objectifs de la détermination de la peine incluant les circonstances atténuantes et aggravantes, le tribunal ne pouvait acquiescer à la demande des deux parties, qui souhaitaient que Caron soit soumis à une  absolution conditionnelle et des travaux communautaires.

« Le tribunal est d’avis que seule une peine suffisamment sévère pourrait satisfaire les objectifs de dénonciation et dissuasion. »

« Bien que l’accusé considéré comme un excellent policier par ses collègues et patron, il n’en demeure pas moins que le 2 juillet 2021, il a fait preuve d’un manque de contrôle sérieux qui s’apparente à un débordement émotif envers la victime. En fait, il a agi arbitrairement et il a abusé de son autorité policière. Il a procédé seul à l’arrestation, sans motifs raisonnables, parce qu’il voulait éviter d’avoir à gérer la victime toute la fin de semaine. Il ne s’agit pas d’une simple erreur de jugement ou d’un geste irréfléchi ou encore l’utilisation d’un simple coup de distraction infligé avec une force minime. Il s’agit plutôt d’une intervention policière musclée, arbitraire et planifiée.» – extrait du rapport déposé au tribunal

Pierrick Caron, déclaré coupable de voies de fait en février dernier, affirmait qu’il avait mis en pratique des techniques enseignées à l’école de police, c’est-à-dire des coups de distraction, pour venir à bout de maîtriser André Mercier, une personne en situation d’itinérance, qui se débattait et refusait de collaborer avec l’agent lors d’une arrestation musclée à l’extérieur du restaurant Tim Hortons de Campbellton, en juillet 2021.

Selon des témoins oculaires et des images tournées par un téléphone intelligent, le patrouilleur a asséné une dizaine de coups de poing au visage et à la poitrine de la victime, connue pour son tempérament imprévisible et agressif.

Le gendarme pourrait appeler de sa sentence, selon la Fédération de la police nationale.