Analphabétisme: La Gaspésie au-dessus de la moyenne
Publié le 3 mai 2022 à 15:54, modifié le 3 mai 2022 à 15:57
Par: Félix Côté
Une étude sur l’analphabétisme à l’échelle québécoise démontre que 53 % des Québécois ne maîtrisent pas le niveau de français post secondaire. Des régions comme la Gaspésie sont plus touchées.
« Le pauvre niveau de littératie était autrefois un niveau de pauvreté, vous avez raison. Mais si on n’en parle pas et que l’on continue d’ignorer ce fait-là, et qu’on pense que c’est occasionnel et limité, comme société, on n’en sortira pas gagnant », déclare le président du Conseil du Patronat du Québec, Karl Blackburn.
Selon une étude, un peu moins de 7 % des Gaspésiens sont considérés comme analphabètes. On ne parle pas de problèmes de lecture, mais plutôt d’incompréhension de ce qu’on lit.
« D’une part, c’est une population qui est vieillissante et c’est une population qui n’avait pas nécessairement accès à une éducation post secondaire et même secondaire, et c’est une population qui a souvent arrêté ses études tôt pour intégrer le marché du travail », explique la directrice de l’organisme Pouvoir des Mots, Maude Dufresne.
Ce phénomène découle d’une problématique socio-économique qui engendre une spirale de grande vulnérabilité. Le manque de main-d’œuvre incite les entreprises à sortir les étudiants de l’école, ce qui favorise le décrochage scolaire, analphabétisme et la pauvreté sociale. En contrepartie, à la lumière de son étude, l’économiste Pierre Langlois prétend que l’apprentissage de la langue est un moteur économique important. Une entreprise a de meilleurs résultats quand les employés maîtrisent la langue.
« C’est vraiment ça qu’il faut dans un premier temps comprendre. Quel est le degré d’implication que l’État peut mettre en place pour accompagner ces gens-là, évidemment selon les particularités des territoires. »
Mais comment réduire analphabétisme tout en contrant la pénurie de main-d’œuvre ? L’étude explique que des programmes de requalification aideraient grandement. Cela permettrait à 44 % de la population analphabète de sortir de la pauvreté économique et sociale.
« Oui, il existe beaucoup de programmes, malheureusement les employeurs ne connaissent pas ces programmes-là. Il faut faire des efforts pour qu’ils connaissent ces programmes-là et je pense que tout le monde va devoir se prendre par la main et ensemble régler ce problème de société qui est majeur au Québec », raconte le président de la Fondation pour l’Alphabétisation, André Huberdeau.
En terminant, rappelons que la langue française est la troisième langue du commerce et que l’alphabétisation permettrait une meilleure ouverture québécoise sur les marchés internationaux.