Airbnb de plus en plus présent en Gaspésie
Publié le 17 novembre 2020 à 16:16, modifié le 17 novembre 2020 à 16:33
Par: Louis-Philippe Morin
La présence d’Airbnb est de plus en plus marquée en Gaspésie. Les chalets et maisons à louer sont nombreux à se retrouver sur le site web de ce géant. À première vue, on pourrait croire que l’équilibre est fragile. La politique essaie de s’en mêler, mais pour le moment, tout le monde semble trouver sa place sur la carte touristique gaspésienne.
Une courte recherche sur Internet nous permet de voir que l’offre Airbnb est foisonnante en Gaspésie et dans la Baie-des-Chaleurs. Une maison inhabitée, un logement libre, une chambre… les opportunités sont là pour ceux qui souhaitent louer. De quoi fait une pierre deux coups. Claire Hélène Philippe a sauté sur l’occasion quand elle a hérité d’une maison:
«Moi, c’était une maison qui était inhabitée donc je me suis dit : pourquoi pas Airbnb? J’en ai profité aussi. Donc, pour moi, ça me permet d’avoir un petit peu de sous.»
Madame Philippe comprend, par contre, que la présence de Airbnb peut choquer l’industrie hôtelière:
«… être propriétaire ou entrepreneur d’un hôtel, je serai peut-être un peu choqué. Mais pas par rapport aux gens d’ici, mais peut-être par rapport à la grosse business Airbnb.»
Par contre, après quelques entretiens avec des propriétaires hôteliers de la Baie-des-Chaleurs, il y a consensus : la présence de Airbnb a très peu d’impact sur la grosse saison estivale. Les hôtels sont pleins, les gîtes, bed and breakfast et autres affichent complet avant même les premiers rayons de juin.
Celle qui est à la tête d’Aquamer Thalasso-Spa, Jocelyne Ouellet, est claire : Airbnb ne cible pas les mêmes clientèles et la Gaspésie bénéficie d’une cote d’amour qui lui permet d’espérer des années touristiques à la hausse:
«On a trois fois plus de réservations présentement pour la prochaine saison en centre de thalassothérapie, qu’on avait l’an passé.»
Si les hôteliers ne se plaignent pas nécessairement de la présence des Airbnb, pour le député Sylvain Roy, il faut qu’il y ait des règlements plus clairs pour aider l’industrie hôtelière et encadrer les géants de la location:
«Les airbnb amènent une concurrence déloyale par rapport aux hôteliers et à ceux et celles qui investissent de manière importante… qui se plient aux normes gouvernementales, qui se font évaluer, qui paient des impôts, des taxes..»
Si tout semble bien aller, il est à noter que Airbnb est vecteur d’autres problèmes qui nuisent au développement de la région. Maire de New Richmond et préfet de la MRC Bonaventure, Éric Dubé croit que la location de maisons et de logement défavorise le logement.
«Le problème c’est quand il y a des gens qui héritent de maison et au lieu de les mettre en location ou les vendre pour que quelqu’un reste dedans. Puis on sait qu’un des grandes problématiques qu’on a pour justement notre enjeu démographique de ramener du monde ici… ben c’est le logement.»
Pour le moment, la cohabitation entre le géant américain et les acteurs du milieu touristique semble tenir bon.