Les producteurs laitiers gaspésiens sont au désespoir. Il était minuit moins une lorsque que les représentants du gouvernement fédéral canadien se sont entendus avec leurs homologues américains, sur le nouvel Accord États-Unis Mexique-Canada, ou encore l’AEUMC. Ce matin, des deux côtés de la frontière, les politiciens criaient victoire, mais ici, en Gaspésie le ton est tout autre.

« J’ai dit rendu au stade où on est, on continue et on fait faillite. Il y a rien d’autre à penser. Le petit peu qu’il va me rester, ils vont me le bouffer en impôts,» nous lance Michael Soucy, producteur de lait.

Micheal Soucy, producteurs laitier, est découragé, voire écœuré de l’entente de principe conclue hier avec les Etats-Unis. Il est déjà à bout de souffle et cette nouvelle n’a absolument rien pour le rassurer.

« Ça n’a pas de sens ! Le prix du lait est déjà en train de planter. La, avec ces ententes la, c’est sur que ça nous aide pas. Ce sont des ouvertures. Eux autres, ils vont rentrer du lait qui coûte moins chère, et puis on ne pourra pas compétitionner contre ça, » nous explique-t’il.

Bien entendu, l’AEUMC est un accord économique qui touche plusieurs secteurs entre le Canada, le Mexique et les États-Unis. Cependant, si on se fie à Bruno Letendre, le président des producteurs de lait du Québec, Il a affirmé ce matin qu’il ne pouvait pas y avoir pire entente pour les producteurs laitiers.

«L’autre côté, on subventionne à tour de bras, et au Canada, la gestion de l’offre, ça coûtait zéro, un gros zéro. Mais la ce qu’on va demander, c’est pas nous autres qui ont demandé à ce que le gouvernement américain viennent sur nos tablettes, et bien on va demander comme les américains, payez-nous ! Compensez !» affirme Normand Barriault, le représentant des producteurs de lait de la région

Justin Trudeau affirmait en conférence de presse lundi que son gouvernement avait réussi à protéger la gestion de l’offre pour l’avenir. De son côté, Rémi Massé, le député de la région dit comprendre les insatisfactions des producteurs et il compte s’asseoir rapidement avec eux pour discuter compensations.

« Je comprends leur insatisfaction dans le contexte des concessions qui ont été faites. Faut comprendre où on était il y a à peine quelques jours. lorsque le président américain était assez verbal pour justement vouloir défaire la gestion de l’offre et éliminer. (…) On va s’asseoir avec eux (les producteurs laitiers du Québec)  pour trouver les bons mécanismes de compensations,» explique Rémi Massé, député fédéral d’Avignon – La Métis – Matane – Matapédia

Le Premier Ministre Justin Trudeau parlait d’une «très bonne journée pour le Canada». Voici ce que pense Michael Soucy de cette belle journée :

« Pas d’accord pantoute (sic) Voyons donc ! Voyons donc ! Tu sais (…) Faut pas toucher à ça, fallait pas toucher à ça !»