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AEP engin de chantier : une formation contreproductive

Publié le 12 décembre 2023 à 17:08, modifié le 12 décembre 2023 à 17:08

Par: Félix Côté

Les formations rémunérées de courtes durées dans les domaines de la construction seraient une fausse bonne idée.

Les nouvelles formations en conduite d’engins de chantier auraient été bâclées selon ce syndicaliste qui avait pourtant rencontré le ministre en amont de la création du nouveau programme en engin de chantier.

« On avait appris un paquet d’éléments au ministre parce qu’il n’était pas au courant de notre industrie et des enjeux relatif à la formation. Cela dit, la semaine suivante, le projet sortait tel quel dans les médias. Donc, ça s’est fait très rapidement et malheureusement il y a beaucoup d’improvisation là-dedans », explique le directeur général de l’union des opérateurs au  local 791 de la FTQ construction, Marc Leclerc.

De nombreux accidents de travail ont lieu chaque année sur les chantiers de construction. La majorité des finissants du DEP n’arrivent pas à se trouver d’emploi après leurs études puisqu’ils n’ont pas d’expérience. La nouvelle formation, sera encore plus courte et elle n’offrira que la moitié des heures de simulation en chantier que le DEP. Ce qui fait dire au syndicat des travailleurs d’engin de chantier et au formateur, qui a accepté de nous parler de façon anonyme, que les finissants de la nouvelle formation de courte durée augmenteront les risques d’accident.

« C’est officiel que ça augmente les risques, c’est une aberration à ce niveau-là. (…) Si on regarde en 2021, on représenter 8 % de la main-d’œuvre au Québec et malheureusement la construction représente 33 % des accidents mortels. C’est une statistique pour qui ne nous laisse pas insensibles c’est officiel », dénonce Marc Leclerc.

Le syndicaliste, tout comme notre source à la formation, croit d’autant plus que cette nouvelle formation écourtée ne réussira pas à résorber la crise de la main-d’œuvre dans le domaine de la construction. C’était pourtant l’objectif de Québec.

« Déjà, c’est difficile pour ceux qui font la formation complète d’intégrer les industries et surtout d’y rester. (…) J’ai l’impression qu’on leur a vendu un rêve qui sera difficile à concrétiser », ajoute le directeur général de l’union des opérateurs.

Lors de sa rencontre avec le ministre du Travail, le syndicat avait proposé d’intégrer une alternance travail-étude au DEP existant.  Les élèves auraient pu être en stage au moment de l’année où l’industrie connaît son plus grand manque de main-d’œuvre. La proposition aurait été balayée du revers de la main par le ministre Jean Boulet.