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3 ans après la mort tragique de sa fille, le combat d’une mère de Caplan

Publié le 4 avril 2024 à 15:36, modifié le 4 avril 2024 à 15:54

Par: Louis-Philippe Morin

3 ans, ou presque, après avoir été vu sa fille mourir sous ses yeux, une résidente et première répondante de Caplan a finalement remporté son combat contre la CNESST. On peut dire qu’Anick Lepage a vécu l’enfer. En avril 2021, la fille d’Anick Lepage, Myla, a eu la gorge transpercée par un éclat de métal provenant d’une canette placée, par inadvertance, dans le feu où brûlaient plusieurs résidus des travaux de rénovation de leur résidence. Appelée comme première répondante sur les lieux, la mère n’a pas pu sauver la vie de sa fille… et son drame ne faisait que commencer.

Dans sa cuisine rempli de lumière… Anick Lepage prend une grande respiration.

« C’était un beau dimanche ensoleillé… ouf… »

Elle s’arrête, émue. Près de trois ans après le 25 avril 2021, le souvenir de la journée qui a coûté la vie à sa fille, Myla, le souvenir touche toujours autant Anick Lepage… qui était, à l’époque, première répondante pour sa communauté de Caplan… et c’est elle qui est intervenue dans l’accident de sa fille.

« Il y a eu une explosion dans le feu. Une petite particule est rentrée ici, au niveau de la trachée, une petite petite blessure de rien du tout, mais qui a fait toute la différence. », explique la mère.

Malgré l’arrivée subséquente d’ambulanciers, de transfusions sanguines et des soins hospitaliers de pointe, Myla rend l’âme… Or, peu de temps après le « drame », Anick Lepage a vécu une deuxième épreuve: déjà en arrêt de travail en raison d’une chirurgie au cerveau, elle se fait aussi diagnostiquer un syndrome post-traumatique en raison du décès de sa fille…

« Je n’étais plus capable de retourner travailler le 15 août, tel que convenu. Et là, j’avais droit à une indemnité de remplacement de revenu par la CNESST. », soupire madame Lepage.

Sauf que, coup de théâtre, la bureaucratie s’en mêle. La CNESST estime qu’Anick avait agi en tant que mère… et non en tant qu’intervenante d’urgence.

« Les réviseurs et les commissaires ont fait basculer le dossier. Eux ont considéré que je n’avais pas été appelé par le 911, mais plutôt par mon gendre. Lui, il considérait que j’allais être beaucoup plus rapide que les paramédics. Ce qui a été tout à fait justifié… et c’est ce qui est arrivé. Je suis arrivé deux-trois minutes avant les ambulanciers. », évoque la dame.

Considérant qu’elle était lésée dans ses droits… et qu’elle aurait dû recevoir une indemnité plus précoce, Anick Lepage a fait porter sa cause devant le tribunal administratif du travail, où elle a été entendue le 10 janvier dernier. On lui a donné raison sur toute la ligne et la décision fait jurisprudence.

« L’avocat qui m’a représenté a dit qu’il n’avait jamais connu… Excusez-moi… autant d’émotion, en 33 ans de carrière. Même la juge a été très touchée par mon histoire. », s’émeut, une nouvelle fois, Anick Lepage.

Malgré les malheurs qui ont jonché sa vie, Anick Lepage estime que son combat, initié par la mort de sa fille, servira à tous les autres premiers répondants qui pourraient vivre le même drame.