1,9 M$ coupés en éducation dans Charlevoix : du « jamais vu »
Publié le 30 juin 2025 à 15:42, modifié le 30 juin 2025 à 17:19
Les compressions budgétaires imposées par le ministère de l’Éducation continuent d’être dénoncées. Au Centre de services scolaire de Charlevoix, presque 1,9 M$ devront être coupés. Les syndicats sont inquiets des conséquences sur les employés, et donc sur les élèves.
Mauvaise surprise à la veille des vacances. Le Centre de services scolaire de Charlevoix a rencontré la semaine dernière les syndicats pour les informer du montant qu’il devra amputer au budget de la prochaine année scolaire. Ce serait trois fois plus que ce qu’il prévoyait.
« C’est une surprise. M. Drainville (ministre de l’Éducation) a lancé ça avant l’arrivée des vacances, donc ça a été un petit peu un choc, même pour le centre de services. À la hauteur de ce montant-là, je ne pense pas qu’ils s’y attendaient non plus », laisse tomber la présidente du Syndicat du personnel de soutien de Charlevoix. Pour Vanessa Harvey, en vingt ans de carrière, c’est du « jamais vu ».
Dans une communication envoyée à son personnel, l’employeur indique que chaque établissement devra identifier ses besoins prioritaires. « Tous les secteurs du centre de services vont être coupés, qu’on pense aux immeubles, aux services à l’élève, les enseignants, les employés de soutien, à peu près tout est touché », constate Monique Brassard, présidente du Syndicat de l’enseignement de Charlevoix.
Les deux syndicats craignent des pertes d’emploi, et par conséquence des effets négatifs sur la réussite des élèves. « Si les adultes employés pour un centre de services sont impactés, nécessairement c’est les élèves qui sont impactés à chaque fois. Notre centre de services a prévu le coup, mais malgré ça les coupures sont encore plus importantes qu’on pensait », insiste Monique Brassard.
Ce qu’ils redoutent également, c’est un recul sur les conditions de travail, qui nuirait à la rétention de personnel et à l’attraction de nouveaux diplômés.
« Notre crainte, c’est au niveau adaptation scolaire, que ça devienne du cheap labor un peu, qu’on mette quelqu’un dans la classe puis c’est correct. Mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne non plus. Il y a des qualifications qui viennent avec, puis des élèves à grands besoins qui ont besoin d’aide. C’est réel, ce n’est pas inventé, ce n’est pas ésotérique de dire ça », lance Vanessa Harvey, en réponse aux propos du premier ministre tenus il y a quelques jours.
Où couper? C’est la décision difficile à laquelle doit maintenant faire face le centre de services scolaire. Le budget de l’année 2025-2026 sera voté à la fin du mois d’août.