Plusieurs citoyens n’en revenaient tout simplement pas lorsqu’ils ont reçu leur compte de taxes. Pour eux, cette taxe destinée à un fonds d’urgences est encore la preuve d’une gestion financière chaotique et désorganisée. Selon les citoyens que nous avons rencontrés, le taux de taxation foncière résidentielle à Saint-Médard atteint 1,85 $ par 100 $ d’évaluation, un des plus élevés au Québec.

Des finances municipales en crise

Depuis trois ans, aucun état financier n’a été consolidé. Une situation préoccupante qui complique l’élaboration du prochain budget qui s’annonce spéculatif. Arrivée en poste en décembre dernier, Jeanne Lapalme, directrice générale de la municipalité, ne cache pas son exaspération durant la séance du conseil de vendredi dernier  :

« 2022 pas fermé, 2023 pas fermé, 2024 pas fermé. Moi ça fait depuis le 18 décembre que je suis en poste. Pendant que tout le monde développait ses cadeaux, moi j’étais à la municipalité pour essayer de comprendre votre petite merde! »

Les citoyens, eux, se demandent comment une telle situation a pu se produire. L’un d’eux a interpellé directement le conseil municipal :

« Vous avez été là pendant trois ans. Depuis trois ans, vous n’avez pas vu venir cela? »

La municipalité a octroyé un contrat à la firme Mallette afin de clore les états financiers de 2022 à 2024. Un premier pas vers la transparence, mais qui ne suffit pas à rassurer la population.

La mairesse Linda Gagnon se défend en affirmant qu’elle ne soupçonnait pas l’ampleur du problème :

« Il me disait, tout était beau, tout était correct, tsay! »

Un manque de confiance généralisé

Les citoyens expriment leur frustration avec des mots durs :

« Ça fait longtemps que ça brasse comme ça, mais ça n’aboutit jamais à rien… »
« Un veau ferait mieux que ça! »
« Un coussin, ouais… Ils sont dans le trou! »

Certains propriétaires voient leur compte de taxes exploser :

« 3 200 $ d’augmentation cette année! J’ai quatre lots et une maison. Imaginez-vous donc… ça ne marche pas! »

Une marge de crédit sous la loupe

Autre point de tension : une marge de crédit municipale de 140 000 $, dont l’utilisation reste floue. Certains citoyens s’inquiètent de voir cette dette s’alourdir encore davantage.

« Sur la marge de crédit, on va se rendre à 300 000 $, 350 000 $…! »

Malgré les promesses de « grand ménage » faites par l’administration municipale, la confiance des citoyens envers leurs élus semble plus fragile que jamais.