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Le père de Sainte-Paule écope de dix ans de pénitencier

Publié le 10 février 2022 à 14:48, modifié le 10 février 2022 à 17:32

Par: Agence QMI

Le père qui a tenu les policiers de la Sûreté du Québec en alerte pendant six jours l’automne dernier, lors de la plus longue alerte AMBER de l’histoire du Québec, à Sainte-Paule, dans le Bas-Saint-Laurent, a choisi de plaider coupable à tous les chefs d’accusation qui pesaient sur lui.

«Il a effectivement reconnu les actes qu’il a posés et le tort que cela peut causer aux différentes victimes», a expliqué l’avocate de l’accusé, Me Nina Anne Tremblay.

Le 31 août dernier, deux intervenantes de la DPJ et quatre policiers s’étaient présentés à la résidence du père de famille, dans la petite municipalité de Sainte-Paule, dans le Bas-Saint-Laurent, pour exécuter une ordonnance leur permettant de lui retirer la garde de son enfant. Personne ne se trouvant dans la résidence à ce moment, les policiers s’étaient ensuite rendus chez les parents de l’accusé – dont on doit taire l’identité pour protéger celle de l’enfant –, dans le but de le retrouver.

Le père de l’accusé, très peu collaboratif, avait alors indiqué que l’homme de 36 ans se trouvait dans la forêt avec l’enfant de 3 ans et sa mère, et qu’il était armé. Des négociations avaient été tentées pour que l’homme recherché revienne à la résidence, mais il avait plutôt pris la fuite en passant devant les policiers en VTT, son garçon avec lui.

Alerte AMBER

Les policiers avaient aussitôt déclenché une alerte AMBER, ce que l’accusé avait rapidement su, le signal de l’avis de recherche ayant retenti sur son cellulaire aussi. Le fugitif s’était départi de son téléphone et il avait passé trois nuits – deux à la pluie battante – avec son enfant dans des caches de chasse, puis dans un chalet où il avait volé une autre arme et de la nourriture.

Le 4 septembre, trouvant les conditions de fuite difficiles, le fugitif était revenu dans sa résidence de Sainte-Paule, à l’insu des policiers. C’est en voulant installer un dispositif de caméras dans la maison en question que les policiers se sont retrouvés face à face avec l’homme, qui s’était levé de son lit pour tirer dans leur direction.

Plusieurs coups de feu

Équipé de deux carabines de calibre .12 et .22 ainsi que d’un revolver de calibre .38, l’individu a tiré trois fois, mais il n’a atteint aucun des quatre policiers qui étaient alors à l’intérieur. Dans la soirée, une tentative du Groupe tactique d’intervention (GTI) de récupérer l’enfant s’est soldée aussi par des coups de feu de l’accusé, forçant les policiers à se replier.

Des négociations ont ensuite eu lieu jusqu’au lendemain, pendant lesquelles le père, toujours accompagné de son enfant, au deuxième étage de la résidence, a dit que le tout finirait «dans un bain de sang». Le lendemain, vers midi, près de six jours après le déclenchement de cette alerte AMBER qui a mobilisé 400 policiers, l’accusé a finalement accepté de laisser l’enfant rejoindre sa mère, puis d’être arrêté.

Reconnaissance de culpabilité

Mercredi matin, au palais de justice de Matane, l’homme a plaidé coupable à une multitude d’accusations liées à cette affaire, reconnaissant notamment avoir déchargé une arme à feu vers les policiers et avoir caché un enfant dans le but de priver de sa possession la personne qui en avait la garde.

«C’est l’aboutissement d’un long processus de négociation entre le ministère public et la défense, c’est le fruit aussi de nombreuses discussions avec mon client», a ajouté Me Nina Anne Tremblay.

Certaines accusations sont toutefois tombées, entre autres une accusation de tentative de meurtre contre des policiers.

«On essaie d’avoir les chefs d’accusation qui représentent le plus l’événement et on prend en considération la peine que l’accusé est prêt à accepter», a expliqué la procureure de la Couronne, Me Pamela Tremblay.

À la suite des événements, la mère de l’enfant et ex-conjointe de l’accusé avait cependant porté plainte pour plusieurs voies de fait commises sur une période de cinq ans. L’accusé a plaidé coupable également à ces accusations.

Les avocats des deux parties ont proposé au juge une peine de 10 ans de prison pour l’ensemble des dossiers.

«C’est sûr que c’est une suggestion commune qui est, à notre avis, sévère, mais elle est représentative aussi des nombreux éléments à prendre en considération», confirme l’avocate de l’accusé.

Une vision partagée par la Couronne, qui peut ainsi éviter un long procès en plus de protéger les témoins dans cette affaire.

«On aurait eu plusieurs semaines, voire quelques mois de procès vu le nombre de personnes impliquées et qu’est-ce qui fait beaucoup beaucoup jouer c’est le fait d’éviter aux témoins de se déplacer et de témoigner», confirme Me Pamela Tremblay.