Le dépôt du projet de loi 21 sur la fin des hydrocarbures fait réagir
Publié le 3 février 2022 à 17:45, modifié le 3 février 2022 à 18:08
Par: CIMTCHAU
Le dépôt du projet de loi 21 qui vise à mettre fin à la recherche et à la production d’hydrocarbures au Québec fait réagir en Gaspésie. Les environnementalistes sont satisfaits, mais demandent l’annulation des compensations. De leur côté, les titulaires de licences d’exploration et de production d’hydrocarbures sont dévastés et exigent de plus grosses indemnisations.
Le dépôt du projet de loi 21 du ministre Jonatan Julien fait des heureux.
« C’est une bonne nouvelle, on l’attendait avec impatience ce projet de loi », estime la députée de Gaspé, Méganne Perry-Melançon.
« On est les premiers à faire ça en Amérique du Nord, voire dans le monde », ajoute le porte-parole d’Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron.
La loi qui mettrait fin à l’exploitation et à la fouille de gisements de pétrole et de gaz au Québec est un pas dans la bonne direction selon plusieurs. Une somme de 100 millions de dollars prévue pour indemniser les pétrolières ne fait toutefois pas l’unanimité.
« Le privé a pris des risques environnementaux, il doit assumer ces risques environnementaux là jusqu’au bout », mentionne monsieur Bergeron.
« Pour moi, c’est inacceptable que des Gaspésiens aient à payer la note pour nettoyer les dégâts des pétrolières », affirme la députée du Parti Québécois.
« On aimerait que le projet de loi soit amendé au chapitre des compensations », exige le porte-parole de Solidarité Gaspésie, Carol Saucier.
Ressources Utica est la plus grosse compagnie détentrice de permis d’exploitation au Québec, dont celui du projet Galt de Gaspé Énergies. Après avoir été dans l’ombre pendant plusieurs années, son président et chef de la direction brise le silence.
« C’est une décision qui peut paraître verte, mais c’est seulement une peinture verte […] Demain matin, le sacrifice de fermer notre industrie, ça ne change rien à la consommation du Québec. Ça ne change rien, la seule chose c’est que l’on continue d’envoyer de l’argent à l’extérieur », se désole le président et chef de la direction de Ressources Utica, Mario Lévesque.
Monsieur Lévesque dénonce le projet de loi 21 qu’il qualifie même « d’expropriation qui ne compense pas la valeur réelle des choses et le travail réalisé ».
« Ça ne fait pas de sens des offres comme ça. Au Québec, on a des ressources prouvées de plusieurs centaines de milliards, je ne vous dis pas que les entreprises valent des centaines de milliards, mais ça vaut beaucoup plus que qu’est-ce qui est sur la table présentement. Je trouve ça insultant pour notre intelligence ce que le ministre nous a sorti », dénonce l’homme originaire de la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie.
Québec remboursera les frais d’exploration et de mise en valeur investis par les entreprises entre 2015 et 2021. Une aberration selon lui.
« Le dernier forage qui a eu lieu c’est à l’été 2015, le ministre décide de rembourser à partir de l’automne 2015 », explique Mario Lévesque.
Différentes procédures sont en cours chez Ressources Utica qui souhaite faire entendre ses droits. Dans l’avenir, l’entreprise confirme qu’elle désire continuer ses activités dans d’autres juridictions.