Des syndicats d’enseignants contre la vaccination obligatoire
Publié le 20 septembre 2021 à 16:17, modifié le 20 septembre 2021 à 19:21
Par: Patrick Giguère
La vaccination obligatoire chez les enseignants serait une mauvaise idée, selon des intervenants du monde de l’éducation. Deux syndicats qui représentent un peu plus de 2 300 membres du réseau scolaire en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine estiment qu’une telle obligation pourrait avoir des conséquences, bien que le gouvernement ne prévoit aller de l’avant avec la mesure pour l’instant.
Autant au collégial, que dans les écoles primaires et secondaires, les syndicats qui représentent le personnel enseignant et de soutien sont unanimes et ferment la porte à une possible vaccination obligatoire de leurs membres.
«Oui, il faut les protéger, mais de là à aller vers la vaccination obligatoire, c’est un pas pour nous qui est beaucoup plus dangereux. Pour nous, c’est de convaincre et non contraindre», rapporte la présidente du syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est-du-Québec, Anne Bernier.
«Nous, on n’est absolument pas en faveur de la vaccination obligatoire. Par contre, on est en faveur de la vaccination et on souhaite qu’il y ait le plus haut taux de personnes vaccinées. (…) De ce qu’on entend entre les branches, on n’a pas de statistiques précises, mais je ne connais pas d’enseignants ici qui n’est pas vacciné», fait savoir le président du syndicat du personnel enseignant du Cégep de la Gaspésie à Gaspé, Yves-Daniel Garnier.
Et dans un contexte de manque flagrant d’employés, si l’État décide d’aller de l’avant avec la vaccination obligatoire et de suspendre les réfractaires, les services offerts aux élèves pourraient être affectés.
«Il y a peut-être des endroits où ça serait difficile de combler des places», prévient madame Bernier.
De son côté, le président du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Gaspé se demande ce qu’il adviendra de la cohorte en Soins infirmiers qui refusera de se faire inoculer un vaccin contre la COVID-19 avant le 15 octobre.
«Là où le décret va poser un peu un problème, c’est qu’on a des professeurs en soins infirmiers ici qui mènent des stages. Il y a des étudiants et étudiantes qui sont en stage dans les hôpitaux. Alors pour eux et elles, ça pourrait s’appliquer et on verra si ça touche des membres de notre syndicat», explique M. Garnier.
Dans une lettre adressée aux établissements d’enseignement la semaine dernière, le docteur Horacio Arruda a demandé aux dirigeants de lui transmettre les données personnelles de leurs corps professoraux. Les autorités de la santé pourront avoir un portrait plus clair de la couverture vaccinale et agir plus rapidement si cela s’avérait nécessaire.