Vaccination obligatoire : Les syndicats craignent une aggravation de la pénurie de main-d’œuvre
Publié le 18 août 2021 à 15:46, modifié le 18 août 2021 à 16:34
Par: CIMTCHAU
Les travailleurs de la santé seront obligés de se faire vacciner au Québec. Plusieurs syndicats sont inquiets que cette mesure aggrave la pénurie de main-d’œuvre qui sévit actuellement dans le domaine de la santé.
D’ici le premier octobre prochain, tous les salariés du domaine de la santé du réseau public et du secteur privé de la province devront avoir obtenu leurs deux doses de vaccin contre la COVID-19 pour continuer à travailler. Une mesure qui pourrait aggraver la pénurie de personnel selon le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec.
« Certaines personnes menacent effectivement de partir. Je ne crois pas que ça soit un nombre important, mais vous savez en Gaspésie, on est déjà en pénurie de personnel, alors que ça soit quatre ou cinq infirmières dans un CHSLD, ça peut vraiment déstabiliser une équipe de travail », explique la représentante du Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec, Annie Bélanger.
Tous les syndicats rencontrés encouragent la vaccination. La Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier exprime tout de même une crainte envers cette mesure.
« Le problème, c’est que le système est déjà très fragile. Donc, même si dans une entreprise, c’est une personne qui doit être redéployée ailleurs que sur le terrain, ça peut avoir des conséquences graves », assure le vice-président de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec, David Gagnon.
En date du 16 août 2021, 94% des travailleurs du CISSS de la Gaspésie avaient reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19. 91 % étaient pleinement vaccinés.
« À 90% des gens vaccinés dans le réseau de la santé, je trouve que le pourcentage est quand même assez intéressant. De l’imposer comme ça, on trouve ça un peu radical. Surtout sans consultation avec les organisations syndicales et les oppositions officielles au niveau du gouvernement », exprime le président du Syndicat du personnel de soutien du CISSS de la Gaspésie-CSN.
« On comprend qu’il faut faire la prévention de la maladie, mais il faut aussi respecter les droits fondamentaux des travailleurs », estime Annie Bélanger.
Les détails de la vaccination obligatoire pour les employés de la santé seront débattus la semaine prochaine en commission parlementaire. Ça sera l’occasion pour les différents acteurs du milieu d’exprimer leur opinion sur cette mesure.