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Des sauveteurs en demande partout au KRTB

Publié le 28 juin 2021 à 17:20, modifié le 29 juin 2021 à 12:13

Par: CIMTCHAU

Alors que la baignade à la plage et dans les piscines des campings semblait acquise il y a quelques années, le manque criant de sauveteurs pour assurer la surveillance commence à inquiéter de nombreux gestionnaires.

Au Camping chez Jean de Saint-Antonin, Nathalie Pelletier a eu toute la misère du monde à recruter son personnel pour l’été. Elle se fait souvent damer le pion par d’autres employeurs qui peuvent offrir des heures à l’année. L’aspect saisonnier de son entreprise nuit à ses recherches.

« Les jeunes aiment beaucoup avoir leur salaire à l’année. Ils ont des dépenses comme beaucoup (de gens). Ils préfèrent choisir un emploi, exemple à la piscine du cégep de Rivière-du-Loup qui est ouverte à l’année, plutôt que nous qui sommes ouverts seulement trois mois avec notre piscine. » Nathalie Pelletier, copropriétaire du Camping chez Jean

Heureusement pour elle, les dimensions de sa piscine, plus petite, lui ont permis d’obtenir une dérogation. Le sauveteur qu’elle a embauché n’a pas encore son titre de sauveteur national, mais pourra tout de même surveiller seul la piscine. Cependant, cette embauche ne suffit pas à maintenir les services habituels.

« On a dû raccourcir les plages horaires pour au moins être ouverts tous les jours, parce qu’un camping pas de piscine, il me semble que ce n’est pas un camping », lance-t-elle, sourire en coin.

À la plage de Pohénégamook, le directeur Patrick Noël peine à recruter du personnel local. L’une de ses sauveteuses vient d’Amqui, une autre de Rimouski. Alors qu’il a dû louer un appartement l’année dernière pour les héberger, il a dû louer une maison cette année.

« C’est des coûts assez exorbitants. C’est trois fois plus que l’année dernière au niveau des coûts. » – Patrick Noël, directeur du Camping-plage Pohénégamook

Le dirigeant n’hésite pas à avouer qu’il a dû «dérouler le tapis rouge» pour la saison estivale afin de recruter suffisamment de sauveteurs.

Plusieurs facteurs pour expliquer la pénurie

Laurence Paradis dirige les sauveteurs à la plage de Pohénégamook. Questionnée à savoir pourquoi les jeunes étaient de moins en moins nombreux à vouloir suivre ses traces, elle n’hésite pas à parler des problèmes de la formation.

« Les cours sont dispendieux. Tu dois payer pour chaque cours. Tu dois aussi faire des mises à jour pour le titre de sauveteur national une fois que tu l’as, ainsi que le sauveteur plage, donc c’est encore des sous et du temps », note-t-elle.

Outre le problème du temps et de l’argent, elle rappelle que l’aspect physique de l’emploi et les nombreux tests qui sont demandés aux futurs sauveteurs peuvent en ralentir plusieurs. Les sauveteurs peuvent aussi être appelés à vivre des situations difficiles.

« Moi je sais personnellement que si je surveille, que j’ai à faire un sauvetage et que la personne ne survit pas, c’est certain que je ne pourrai pas surveiller une plage à nouveau dans ma vie. C’est peut-être la responsabilité qui vient avec ça qui peut faire peur aux gens. » -Laurence Paradis, sauveteuse à la plage de Pohénégamook

Malgré les éléments qui pourraient en décourager certains, Laurence Paradis et Patrick Noël – qui a aussi été sauveteur plus jeune -, n’hésitent pas à parler d’emploi de rêve pour un étudiant. D’ailleurs, c’est dans les écoles qu’il faut attirer les jeunes selon le directeur de la plage de Pohénégamook.

« Ça prend vraiment quelqu’un qui a une passion de ça, qui aime vraiment ça. Ça, c’est quelque chose qui ne s’enseigne pas », explique celui qui dit travailler sur un projet pour aider au recrutement des étudiants.

La copropriétaire du Camping chez Jean abonde dans le même sens. « On espère que les jeunes d’aujourd’hui vont réaliser que c’est un bel emploi d’été », conclut Nathalie Pelletier.