À la Cage – Brasserie sportive de Rivière-du-Loup, le directeur Anthony Graham ne passe pas par quatre chemins. « C’est sûr que ça change tout. Parce que c’était compliqué pas mal », lance-t-il en référence aux consignes que son établissement a dû appliquer au cours des dernières semaines.

Avec les matchs des Canadiens de Montréal et la fête de la Saint-Jean qui approche, le retour en zone verte est un cadeau tombé du ciel.

« J’ai déjà reçu des réservations de plus que six pour la Saint-Jean. On voit que c’est plus flexible pour le monde, c’est plus le fun de rester ensemble à la même table, surtout dans les événements de sport. » – Anthony Graham, directeur général de la Cage de Rivière-du-Loup

Au Loft, Pier-Olivier Ruest explique que la clientèle est bel et bien de retour, et que déjà, des groupes de huit ou neuf personnes réservent pour les prochains jours. Une réponse extraordinaire selon lui. Les propriétaires sont heureux, les clients aussi. C’est aussi vrai pour le personnel.

« Ça va donner un petit lousse à nos employés qui deviennent mêlés un peu avec les normes à appliquer, quand les appliquer, pourquoi les appliquer. On est bien heureux, les gens ont hâte », explique-t-il.

La saison touristique peut commencer

L’arrivée de la zone verte coïncide presque jour pour jour avec la date habituelle du début de la saison touristique, soit le jour de la Saint-Jean. Le changement de palier ne pourra qu’être profitable aux auberges, aux hôtels et aux campings de la région, qui ont déjà commencé à accueillir les visiteurs.

« On est peut-être en avance d’environ une semaine. Cette semaine on a la quantité de gens qu’on aurait normalement la semaine prochaine dans les années passées, donc un très bon début de saison. » – William Grenier, gestionnaire au Camping municipal de la Pointe

À l’Auberge sur Mer, à Notre-Dame-du-Portage, de nouveaux gestionnaires sont en place depuis mai dernier. Ils ont le vent dans les voiles.

« Ça va être vraiment difficile pour les gens de réserver pour cet été, parce qu’on est bookés », lance Ariane April en souriant. « On voit vraiment que les Québécois veulent vraiment revenir en région et on est très contents parce que ça bouge vraiment beaucoup », ajoute-t-elle.

Tant à la Cage qu’au Loft, les réservations en provenance de Montréal et de Québec commencent à affluer. De nombreux touristes se sont aussi attablés la fin de semaine dernière. De toute évidence, la vie reprend son cours dans la région.

Prochaine étape : atteindre les objectifs de vaccination

Maintenant que la région est de retour au palier vert, le prochain grand défi sera d’atteindre les objectifs de vaccination fixés par Québec, soit qu’au moins 75% de la population dans chaque tranche d’âge ait reçu deux doses de vaccin. Le Bas-Saint-Laurent fait bonne figure, alors que 83% de la population admissible a reçu au moins une dose de vaccin. Pour ce qui est de la deuxième dose, cette donnée s’établit à 14%.

Comme ailleurs au Québec, les jeunes sont plus difficiles à aller chercher. Selon des données compilées vendredi dernier par le CISSS du Bas-Saint-Laurent, 67% des 18-24 ans ont reçu une première dose, tandis que le pourcentage grimpe à 70%, puis à 73% respectivement pour les 25-29 ans et les 30-34 ans. Au total pour ces trois groupes, environ 1 600 personnes de plus devront être vaccinées pour que tous les groupes d’âge atteignent le 75% en première dose.

« On est au travail pour un projet mobile, justement pour aller chercher nos jeunes, aller plus vers eux. Ce serait une vaccination mobile qui pourrait être sous forme d’autobus. On est encore en travail là-dessus. » – Jean-Philippe Levasseur, coordonnateur de la vaccination COVID au CISSS du Bas-Saint-Laurent

À Québec, par exemple, le Vaccin-O-Bus du CIUSSS de la Capitale-Nationale se trouvait dimanche à la baie de Beauport et les personnes rencontrées sur place étaient très satisfaites de ce nouveau service.

Au CISSS du Bas-Saint-Laurent, le responsable des communications, Gilles Turmel, rapporte que les détails de ce projet ne sont pas encore connus, mais qu’il pourrait bien voir le jour en juillet et se poursuivre au mois d’août.

Une autre initiative va commencer le 23 juin pour aller rejoindre davantage de citoyens. Des cliniques de vaccination mobiles seront installées dans six villes du Bas-Saint-Laurent, notamment à Pohénégamook, Squatec et La Pocatière. Le CISSS demande aux personnes intéressées de prendre rendez-vous sur le portail Clic-Santé.