« C’est un pas vers l’avant », disent les RSG
Publié le 8 juin 2021 à 16:36, modifié le 8 juin 2021 à 16:42
Par: Patrick Giguère
Alors que la Gaspésie est frappée par une pénurie de places en garderie, les incitatifs financiers que propose Québec pour relancer la garde en milieu familial sont bien accueillis dans la région. Le gouvernement met sur la table près de 200 millions de dollars dans le but de créer des milliers de places supplémentaires pour les tout-petits.
Après avoir crié haut et fort à maintes reprises que leurs conditions de travail et salariales étaient dérisoires, cette offensive majeure est un pas dans la bonne direction affirme l’Alliance des intervenantes en milieu familial.
« Ça met un pansement sur le bobo. Ça ne guérit pas la crise, ça guérit l’hémorragie qu’il y a présentement, mais ça y met un petit baume » , dit la présente de l’organisation, Kathy Côté.
Le plan de Québec propose trois volets. Un montant de 3000$ sera versé pendant les deux prochaines années pour les responsables en service de garde en milieu familial (RSG) qui auront au moins six enfants à leur charge. Un soutien financier de 3500$ sera offert pour l’ouverture d’une garderie et finalement jusqu’à 6000$ seront alloués aux éducatrices qui offriront neuf places.
Sur le terrain, cette série d’incitatifs est somme toute bien accueillie par les responsables.
« Oui c’est alléchant sur le coup de savoir ça, mais encore là ce n’est pas un montant salarial qui augmente non plus. C’est quelque chose qui va être imposable » , soulève Célia Caissy-Leblanc, qui est responsable en service de garde depuis six ans.
« C’est une belle avancée. C’est un pas. Ça fait longtemps qu’on demande des pas et là il y a en a un bon de fait. Il faut en profiter et être confiant » , lance Réjeanne Gauvreau.
Alors que les permis d’exploitation peinent à trouver preneurs, la RSG qui cumule 38 ans dans la profession se demande si ces sommes seront suffisantes pour attirer la relève.
« Ça va dépendre de comment ils vont appliquer leur fonctionnement pour distribuer cet argent-là. (…) Moi j’ai déjà été à neuf et ce n’était pas rentable pour moi. Je donnais le salaire de quatre enfants et il m’en restait pour cinq. Ce n’était pas suffisant », souligne-t-elle.
En deux ans, la Gaspésie a perdu une vingtaine de garderies en milieu familial.
« Si on pouvait au moins y avoir un déblocage d’une cinquantaine de places au minimum ça pourrait être bien » , espère Mme Côté.
«Je pense que c’est des bouffées d’air frais qui vont faciliter le déploiement de places en garderie sur notre territoire. On voit ça positivement » , mentionne le maire de Gaspé, Daniel Côté.
Des allégements administratifs, législatifs et réglementaires sont aussi inclus dans le plan.