Yves Breton, de Saint-Bernard-de-Beauce est venu se recueillir à l’endroit où l’autocar s’est écrasé il y a vingt ans. Parmi les 44 défunts, il y avait sa mère. «Il reste toujours une cicatrice de ça. Ça ne s’oublie pas. Je les connaissais tous, mais dans la famille près, c’était neuf personnes. C’était tous des gens d’environ entre 50 et 60 ans qui étaient cultivateurs.»

L’abbé Moisan se rappelle très bien de l’après-midi du 13 octobre 1997. Il a été l’un des premiers arrivés sur les lieux de l’accident. Il a tenu à donner l’absolution générale aux défunts. «Ça a été effrayant. Ça sentait la mort. L’autobus était sur le côté. Pour entrer il fallait enlever les fenêtres de l’autobus. Ça a été la première chose qu’on a faite. J’en rêve des fois. Ils ont pris la côte et en fin de compte, ils se sont ramassés au ciel», image-t-il.

«C’est dur à vivre, c’est dur à croire. Il y avait des fenêtres sur les gens, il y avait des valises. Les gens étaient un sur l’autre. On a réussi à enlever trois personnes, des dames je crois. On les a tassés sur la pelouse. Ensuite les premiers policiers sont arrivés. On entendait les ambulances qui s’en venaient», se rappelle Pierre Tremblay, qui était alors maire de Saint-Joseph-de-la-Rive.

L’ancien maire, comme plusieurs, se souviendra à jamais de cette fin de semaine de l’Action de Grâces. «Je venais d’arriver par acclamation le vendredi d’avant. On avait eu la visite du Premier ministre du Canada, Jean Chrétien, à notre municipalité, le dimanche. Et ça a déboulé comme ça après.»

Le haut de la Côte des Éboulements et aussi le ravin sont devenus de véritables lieux de recueillements. On retrouve à ces endroits depuis des années des photos des défunts et aussi des marques de sympathies.