« On a fermé tous les bureaux, les services, juste pour donner le temps à tout le monde de prendre le temps (d’assimiler) ce qui vient de se passer », explique le chef de la communauté micmaque de Listuguj, Dracy Gray.

« J’étais sous le choc la nuit dernière. Je le suis toujours », se confie un résident dans la langue de Shakespeare.

La communauté Mi’gmaq est particulièrement bouleversée par l’incendie. Des générations y participaient et pour plusieurs, il s’agit d’une page d’histoire qui est partie en fumée.

« Je me suis marié ici. J’ai été baptisé ici. C’est une énorme perte pour notre communauté », ajoute un autre résident.  « Il y a un vide qui se fait ressentir ».

Le bâtiment qui a déjà survécu à un autre brasier en 1927 a été un monument marquant du patrimoine de la région.

« Pendant des décennies les gens venaient de partout ici à Listiguj où on pouvait voir cette superbe église », illustre Michel Goudreau, président de la Société historique Machault.

Malgré l’histoire honteuse entre l’Église catholique et les premières nations, l’église Sainte-Anne représentait en partie le cœur de la communauté Mi’gmaq. Elle possédait une richesse patrimoniale hors du commun.

« Ça fait des générations qui participent et qui font partie de l’Église. Mes parents, mes oncles (y ont tous participés) », se rappelle M. Gray.

Alors que les ruines fument encore, la communauté se serre les coudes, et espère qu’une autre église sera construite sur les ruines actuelles.