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Une marche funèbre de treize femmes du Kamouraska en mémoire des treize féminicides

Publié le 5 avril 2021 à 12:00, modifié le 5 avril 2021 à 10:45

Par: Communique de presse

Les 8 femmes assassinées par un conjoint ou un ex-conjoint violent, survenus en l’espace de 8 semaines et laissant 20 enfants orphelins, indignent le Québec tout entier. Ce sont un total de treize féminicides depuis la dernière année. Dans ce contexte, treize femmes du Kamouraska ont marché du Centre-Femmes La Passerelle du Kamouraska à L’Édifice Claude-Béchard de Saint-Pascal.

Ces 13 femmes sont citoyennes impliquées, agricultrices, travailleuses du secteur de la santé et de l’éducation, de la sécurité publique, élues, autochtone, immigrante, provenant du milieu syndical, communautaire, environnemental et socio-économique. Elles se sont unies afin de partager et de porter le message haut et fort de leur indignation devant ce fléau que sont les violences faites aux femmes.

« Triste est de constater qu’au Kamouraska nous pouvons compter 9 féminicides au cours des 30 dernières années. Il était important pour nous d’honorer et de porter un geste significatif en déposant un drapeau blanc avec les noms de chacune accompagnée d’une rose blanche, en signe de paix. Ce moment nous a permis de se recueillir en leur mémoire » a mentionnée Pascale Dumont-Bédard, coordonnatrice du Centre-Femmes La Passerelle du Kamouraska.

Cette manifestation organisée simultanément dans une vingtaine de municipalités au Québec, était  placée sous le signe de la solidarité avec toutes les femmes qui subissent de la violence conjugale dans l’ombre, mais aussi de l’indignation collective contre toutes les formes de violence. Force est de constater que la pandémie engendre un recul des conditions des femmes et exacerbe les violences envers celles-ci. Plus que jamais, nous devons être toutes et tous uni.e.s contre ces violences.

C’est Assez, Pas Une de plus !

Les organisatrices de la mobilisation interpellent le gouvernement du Québec sur l’importance d’agir autant à court terme, pour renforcer le filet de sécurité autour des femmes et des enfants victimes de violence conjugale, qu’à long terme, pour prendre un virage sociétal et en arriver à un changement des mentalités en profondeur.

Consolider et élargir les services aux victimes de violence conjugale constitue une priorité, afin de rejoindre le plus de femmes possible et de n’en laisser aucune derrière. Or, les services en violence conjugale, à eux seuls, ne peuvent répondre à l’ampleur des besoins pour prévenir les féminicides. Nous croyons, en effet, qu’un changement structurel est essentiel et que celui-ci passera notamment par la mise en oeuvre rapide des recommandations issues du Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale. Rassemblant près de 220 recommandations, ces deux rapports contiennent les ingrédients nécessaires à une transformation profonde de la prise en charge collective de la violence conjugale, et plus largement de la violence faite aux femmes.

Face à la surreprésentation des femmes autochtones et des femmes racisées dans les récents féminicides, nous pressons le gouvernement du Québec de mettre en place des mesures spécifiques et adaptées aux réalités de celles qui se situent à la croisée des oppressions, tout en étant à l’écoute des personnes et des groupes concernés. Tant que toutes les femmes ne seront pas en sécurité, nous ne pourrons pas crier victoire.