Marie-Reine Rioux, propriétaire de Chaussures Cendrillon depuis 25 ans a vendu ses premières paires de bottes peu après sa réouverture ce matin. « Depuis qu’on est ouvert, on a des clientes. Je pense que les gens ont hâte de magasiner », lance-t-elle en riant. Le sourire d’une cliente était perceptible sous son masque lorsque questionnée à savoir si la réouverture des commerces non essentiels faisait son bonheur.

Chez les Savons Kimi de Rivière-du-Loup, la clientèle se faisait attendre ce matin, mais pas d’inquiétude du côté de la propriétaire, Sylvianne Paré, qui s’attendait plutôt à une hausse de l’achalandage dans l’après-midi. Malgré le caractère essentiel de ses produits, elle a dû fermer boutique depuis le 24 décembre.

« On s’en est sorti, pas riche, mais on s’en est sortis. Là c’était le temps que ça ouvre. J’ai hâte de voir du monde et j’ai hâte que la vie reprenne. » – Sylvianne Paré

La rue Lafontaine de Rivière-du-Loup paraissait renaître lundi matin après un mois des plus tranquilles. Les clients entraient et sortaient des restaurants et des boutiques, de quoi redonner le sourire à plusieurs passants rencontrés sur la rue.

Les barbiers et les coiffeuses ont pu de leur côté sortir leur rasoir, leur peigne et leur teinture au grand bonheur des clients. « C’est une sortie », lance un homme en riant, lui qui était venu pour faire tailler sa barbe.

Mélanie Pelletier, coiffeuse chez L’Atelier de la Moustache de Rivière-du-Loup, est excitée, tout comme ses collègues d’ailleurs, de retrouver sa clientèle.

« C’est comme un enfant qui rentre à l’école et qui revoit ses amis à la fin des vacances d’été. C’est exactement comme ça qu’on se sent », compare-t-elle, amusée.

Comme plusieurs, L’Atelier de la Moustache a dû adapter ses pratiques, notamment en ajoutant des crochets à manteau supplémentaires. Elles ne peuvent plus servir d’alcool à leur bar comme c’était coutume en raison des nouvelles mesures sanitaires.

Des restaurateurs soulagés

Bien que les soirées et les dîners au restaurant doivent se faire par bulle familiale pour un certain temps, plusieurs propriétaires rencontrés aujourd’hui se réjouissaient du retour en zone orange.

Yves Gagnon, du Pub O’Farfadet, a reçu son premier test lundi matin, alors que plusieurs camionneurs qui ont l’habitude de s’attabler ensemble avant leur journée de travail se sont présentés devant lui. Tous ont été compréhensifs en s’assoyant à des tables séparées.

« Vraiment, le monde collabore, c’est ça qui est le fun. Je n’ai même pas eu besoin de jouer à la police comme on dit. Le monde comprend ça, les gens veulent revenir, alors c’est le fun », d’expliquer le propriétaire.

À la Cage, les clients réguliers étaient aussi ravis de retrouver l’équipe de service. « On revient voir de la famille. C’est le sentiment », décrit un homme. D’autres ont expliqué que le format pour emporter leur convenait moins puisqu’ils habitent loin des restaurants. La réouverture constitue donc une excellente nouvelle.

Un autre client venu pour dîner avait bien l’intention de poursuivre sur sa lancée avec le retour en zone orange. « Il reste le déjeuner. Là on a fait le dîner, mais peut-être que dans la semaine on verra à faire un petit déjeuner quelque part. Ça va nous faire énormément plaisir de les encourager. »

Qu’ils soient entrepreneurs ou clients, tous espèrent que ce deuxième confinement était le dernier.