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Le peu de neige fait mal à l’industrie de la motoneige

Publié le 14 janvier 2021 à 11:28, modifié le 14 janvier 2021 à 13:47

Par: Patrick Giguère

La saison de motoneige est désastreuse, alors qu’aucun sentier n’est officiellement ouvert en Gaspésie. Le peu de neige, le couvre-feu et les déplacements entre régions qui sont déconseillés sont lourds de conséquences pour les clubs de motoneige et les établissements hôteliers.

Au premier coup d’œil, on se croirait déjà à la fonte de neige.

«En plus de la pandémie, on n’a pas de neige (…) Ça fait au moins 10 ans que je n’ai pas vu ça » , s’exclame le président du club Mont Carleton, Denis Henry.

Il faut reculer à 2013 pour revivre une situation similaire, alors que 7 centimètres de neige étaient tombés en janvier. Loin de la moyenne de 45 centimètres. Le club de Carleton-sur-Mer enregistre déjà un manque à gagner de plus de 20 000$.

« On a des frais fixes quand même que ce soit les assurances et d’autres frais et là on a très peu de revenus et ça peut mettre la survie de certains clubs en jeu » , mentionne-t-il.

Annuellement, c’est 35 000 touristes qui profitent des sentiers gaspésiens ce qui amène des retombées économiques d’environ 40 millions de dollars. Des chiffres qui seront assurément différents cette année.

« Il faut être quand même conscient que la Santé publique ne permet pas de déplacements. On a même un confinement le soir, alors imaginez-vous qu’avec le couvre-feu les motoneigistes après 20 heures doivent être tous rentrés chez eux » , fait savoir la directrice générale de Tourisme Gaspésie, Joëlle Ross.

Le copropriétaire du restaurant Le Fin Gourmet perd une vingtaine de réservations par semaine.

« Selon moi, si on avait eu beaucoup de neige, avec le Covid, on aurait eu un très bel hiver avec beaucoup de motoneigistes parce que c’est sûr et certain que les gens ont plus de temps de voyager » , dit Jacob Whittom.

La responsable de du Sélectôtel d’Amqui et de Pointe-à-la-Croix se pose aussi des questions.

« La plus grosse inquiétude c’est : est-ce que les gens des États-Unis et du Nouveau-Brunswick vont pouvoir venir (…) Au niveau de la motoneige, un gros pourcentage de notre clientèle est plutôt anglophone que québécoise » , indique l’adjointe administrative , Émilie Pitre .

« Ça pourrait être intéressant que des Gaspésiens aillent passer une fin de semaine dans un autre secteur et des fois des Bas-Laurentiens. Ça pourrait faire ce qu’on a eu au début de l’automne (…) C’est quand même des retombées économiques qui permettent aux gens de garder leur emploi » , indique Mme Ross.

Loin de se morfondre, les responsables demeurent optimistes.

«Il y a du monde qui a acheté des motoneiges. Il y a du monde qui a envie de faire de la motoneige et quand ça va se débloquer, selon moi ça va être un rush de Ski-Doo » , dit d’un air confiant monsieur Whittom.

« S’il tombait encore un peu de neige, les sentiers rouvriraient et on pourrait s’en sortir encore pas si mal » , assure Mme Pitre.

Avec le temps doux et la pandémie, la présente saison de motoneige ne risque certainement pas de passer à l’histoire.