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Le pianiste André Gagnon est décédé

Publié le 3 décembre 2020 à 15:13, modifié le 3 décembre 2020 à 15:22

Par: CIMTCHAU

Le grand pianiste, compositeur et chef d’orchestre québécois André Gagnon est décédé jeudi, des suites de la Maladie à corps de Lewy, à l’âge de 84 ans, a annoncé la maison de disque Audiogram.

Le musicien de renommée internationale, aux millions d’albums vendus, qui était aussi arrangeur et orchestrateur, s’est éteint entouré de ses proches, a précisé Audiogram.

«Toute l’équipe d’Audiogram désire offrir ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de l’artiste. Nos pensées vont vers vous. L’œuvre d’André Gagnon nous accompagnera pour toujours», a salué l’entreprise dans un communiqué, en spécifiant que tant la famille d’André Gagnon et l’équipe d’Audiogram n’accorderont pas d’entrevues.

Né le 2 août 1936 à Saint-Pacôme, André Gagnon est le benjamin d’une famille de dix-neuf frères et sœurs. Il commence à suivre des cours de piano dès l’âge de cinq ans.

De 1957 à 1961, il étudie piano, composition et solfège au Conservatoire de musique de Montréal. Sa carrière débute officiellement en 1958, alors qu’il accompagne sur scène quelques-uns des grands noms de la chanson québécoise, dont Claude Léveillée et Monique Leyrac.

«André Gagnon parle en hautbois, en clavecin, en harpe, en musique, le langage des chansonniers d’à présent. Quelle joie d’être sûr, qu’au bout de votre souffle, toujours, une flûte ou un violon prolongera votre accent», a d’ailleurs déjà dit la défunte Monique Leyrac à son sujet.

À compter de 1964, André Gagnon enregistre environ un album par année, en interprétant au piano avec orchestre ses propres arrangements musicaux des grands chansonniers de l’époque (Léveillée, Blanchet, Calvé, Gauthier, Leclerc, etc).

En 1968, il enregistre à Londres un album instrumental de succès québécois avec un ensemble orchestral de 35 musiciens et connaît son premier grand succès populaire international avec la pièce «Pour les amants / Don’t Ask Why», d’après la chanson de Claude Léveillée.

En 1973, son opus «Projection» est le premier d’une longue série d’albums ne contenant que des compositions originales. Par la suite, il ne revisitera que très rarement des chansons ou mélodies d’autres compositeurs ou interprètes.

Parmi les pièces maîtresses de sa discographie, on compte les disques «Saga» (1974) et son hommage au poète Émile Nelligan, et «Neige» (1975), reconnu pour sa longue pièce-titre, et ses pistes «Ouverture éclair», «Wow», «Ta samba», «Dédéthoven», «Flashback», un hommage à Renée Claude intitulé «Chanson pour Renée Claude» et le «Petit concerto pour Carignan et orchestre», composé pour Jean Carignan, réputé comme étant l’un des meilleurs violoneux au monde. «Neige» est resté dans le Top 10 de l’American Billboard pendant vingt-quatre semaines, et a été vendu à 700 000 exemplaires dans le monde entier.

Paru en 1976, son 45 tours disco «Surprise» résonne dans les discothèques du monde entier, et deux albums sont lancés aux États-Unis et au Royaume-Uni pour satisfaire la demande.

André Gagnon a créé des musiques pour des films de Steven Hilliard Stern («Running»), John Huston («Phobia»), Roger Vadim («The Hot Touch») et Tzipi Trope («Tell Me That You Love Me»).

Au fil des ans, André Gagnon a réalisé nombre de tournées au Québec, au Canada anglais et à l’étranger. En 1986, le dévoilement de son album «Comme dans un film» lui apporte la notoriété en Australie, en Corée du Sud et au Japon, où il fait sensation. L’artiste a d’ailleurs enregistré quelques albums spécifiques à l’attention du peuple du pays du Soleil Levant, dont «Image» (1989), «Résonance» (1990) et «Towa-Ni» (2007).

En 1996, il avait franchi la barre des trois millions d’albums vendus en carrière.

André Gagnon a également composé pour le théâtre («Terre d’aube», «La Dame de chez Maxim’s», «Wouf-Wouf», «Romeo and Juliet», etc), le Ballet national du Canada, Ballets-Jazz de Montréal et la télévision («La Souris verte», «Vivre en ce pays», «Les Forges de Saint-Maurice»).

Il a inscrit plus de 600 œuvres au catalogue de la SOCAN. En février 1990, il concevait la musique de l’opéra «Nelligan», d’après le livret de Michel Tremblay, une production revisitée par le Théâtre du Nouveau Monde au début 2020, avec Marc Hervieux dans le rôle-titre.

En 2013, il publiait «Lettres de Madame Roy à sa fille Gabrielle», un cycle de mélodies pour voix et orchestre, aussi en collaboration avec Michel Tremblay. La contralto Marie-Nicole Lemieux en incarnait le rôle-titre.

On ne compte par ailleurs plus les distinctions reçues par André Gagnon au gré de son parcours, dont des disques d’or et platines, des Juno et des Félix. En 2018, il acceptait le Prix Hommage des Artistes pour la Paix, était fait Compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec et nommé Officier de l’Ordre national du Québec. En 2019, la SOCAN le décorait de son Prix Excellence.

La salle de spectacles du Cégep de La Pocatière porte le nom du célèbre pianiste.