Projet de loi 67 : les municipalités craignent de perdre des pouvoirs
Publié le 4 novembre 2020 à 16:48, modifié le 4 novembre 2020 à 17:00
Par: CIMTCHAU
Plusieurs municipalités du Bas-Saint-Laurent dénoncent un projet de loi de Québec qui vise, selon elles à réduire leurs pouvoirs de zonage.
Jusqu’à aujourd’hui les municipalités et MRC ont la possibilité de décider du zonage de leur territoire. Avec le projet de loi 67, ce pouvoir-là serait retiré. À Saint-André de Kamouraska où 80 % de la municipalité est en zone inondable, cela signifie que le développement économique sera freiné. «À moyen et long terme, les entreprises comme par exemple le garage Thiboutot où les entreprises des industries Desjardins, ça va être beaucoup plus difficile de prendre de l’expansion. Ça ne veut pas dire qu’elles ne pourront pas le faire, mais ça va être complexe», explique le maire de Saint-André, Gervais Darisse.
Même son de cloche pour le zonage concernant les Airbnb. Les citoyens n’auraient plus la possibilité de s’opposer à un changement de zonage contre les locations touristiques de résidences principales. «Le ministère pourrait autoriser un Airbnb dans un secteur où ça ne l’est pas. La quiétude de ce secteur-là pourrait être remise en cause. (…) si la location devient problématique par des partys ou des turbulences, la quiétude ne sera plus là dans ce secteur de la municipalité », confirme la directrice générale adjointe de Kamouraska Cynthia Bernier.
Dans ce contexte de pandémie, cette mesure semble inappropriée. «On préfère qu’il y ait des citoyens qui habitent à l’année plutôt que des gens qui viennent sporadiquement. Alors que nos lieux d’hébergement, nos hôtels notamment, aurait eu beaucoup d’intérêt à recevoir ce genre de clientèle», ajoute le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup Michel Lagacé.
La Fédération Québécoise des municipalités et l’union des municipalités du Québec s’opposent à ce projet de loi. Les élus locaux craignent de perdre leurs pouvoirs. «On bloque le développement, on bloque la capacité des milieux de se prendre en main. On trouve que c’est un manque de confiance a notre égard», conclut Gervais Darisse.
Plusieurs conseils municipaux au Bas-Saint-Laurent ont adopté une résolution en espérant faire pression sur Québec avant l’adoption du projet de loi.