Les nombreuses ruptures de service à Campbellton n’ont rien de sécurisant selon les élus. « De savoir que l’urgence peut être fermée sans qu’on soit nécessairement toujours au courant à la minute près, ça peut être vraiment insécurisant»,mentionne la mairesse de Matapédia, Nicole Lagacé.«Il y a une priorisation de la clientèle du Nouveau-Brunswick à l’urgence de Campbellton ce qui fait en sorte que quand ils sont pleins il accepte leur monde, mais ils ne veulent pas nous soigner quand on est en danger», rage le député de Bonaventure au Parti Québecois, Sylvain Roy.

Québec verse chaque année 10 millions de dollars au Nouveau-Brunswick afin de pouvoir bénéficier des services de santé dans la province voisine. « Le gouvernement Higgs pense de plus en plus à transférer des services hospitaliers vers Bathurst. Et les gens du Québec qui paient 10 millions pour avoir des services en auraient moins pour leur argent », note monsieur Roy.

Avec une population vieillissante et avec plusieurs emplois dans le domaine forestier et agricole où les accidents peuvent requérir des soins rapides, les élus souhaitent que le CLSC de Matapédia devienne une salle d’urgence, au même titre que celui de Paspébiac.« Même si les médecins ne seraient peut-être pas toujours là 7 jours par semaine et 24 heures par jour, mais au moins avoir quelqu’un pour recevoir les gens puis faire le triage de ça », demande pour sa part le maire de Saint-François-D’Assise, Ghislain Michaud.« On comprend que le patient ne pourrait résider à long terme au CLSC, mais d’avoir un service d’urgence pour accueillir des patients pour les stabiliser ça serait vraiment un plus», ajoute la mairesse de Matapédia.

Alors que le Québec est frappé par une pénurie de personnel dans le domaine de la santé, monsieur Roy ne s’en fait pas trop advenant la concrétisation du projet.«La situation actuelle fait en sorte qu’à Maria les gens sont épuisés. Il y a une sur-utilisation de l’urgence parce que Campbellton n’est plus fiable et là on met des gens en danger. On peut transférer du personnel vers Matapédia et il y a de jeunes Matapédiens qui étudient en médecine qui serait très heureux de revenir chez eux. Les informations sont déjà rendues au bureau du premier ministre et j’ai une rencontre avec la directrice du CISSS lundi pour discuter du sujet», termine monsieur Roy.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie n’accordera pas d’entrevue sur le sujet. On indique avoir pris connaissance de la suggestion.« Nous regarderons au cours des prochaines semaines des solutions durables pour éviter que des situations comme nous avons vécu et qui mettent de la pression sur nos équipes ne se reproduisent» écrit Clémence Beaulieu-Gendron,adjointe à la PDG et aux relations avec les médias du CISSS de la Gaspésie.