Il y a une semaine La Réunion a stoppé les voyages d’études vers le Canada en raison des problèmes d’obtention des données biométriques pour les étudiants. «Je le dis avec le sourire parce que j’ai tout le temps le sourire mais c’est une catastrophe, » s’exclame Isabelle Vansebrouck. La femme a prévu de venir étudier le design d’intérieur au Cégep de Rivière-du-Loup à l’automne. La décision de la région tombe comme un coup de massue: « J’ai résilié mon bail ici à La Réunion, donc dans les semaines à venir, je n’ai plus de toit. On m’a demandé de rester au Pôle Emploi, c’est à dire en tant que demandeur d’emploi donc à ce jour je n’ai pas d’emploi. (…) on a fait des frais énormes quelque part et là je vais me retrouver à la rue.»

Un projet familial qui tombe à l’eau puisqu’Isabelle prévoyait de venir avec ses enfants de 17 et 22 ans qui devaient étudier aussi au Québec. ce sont de nombreuses familles qui se retrouvent dans la même situation.« Je ne suis pas toute seule dans le cas où on se retrouve dans la rue. Il y a des familles entières avec des bébés, des enfants et des bébés qui sont concernées, » dénonce la mère de famille.

La Fédération des cégeps connait bien le dossier. « Ça fait plusieurs années que nous avons alerté le gouvernement canadien sur cette problématique et demandons des améliorations sur la collecte des données biométriques notamment pour les étudiants de la Réunion,» affirme la directrice des communications, Judith Laurier.

Au Cégep de Rivière-du-Loup, on ne peut que subir cette décision. « C’est dur de contester la décision des autorités réunionnaises. Ça tient compte du contexte sanitaire que l’on vit présentement. (…) C’est une mesure qui va nous toucher pour la prochaine année, mais uniquement pour celle-là. Donc à partir de l’automne 2021 tout devrait rentrer dans l’ordre,» espère le directeur général de l’établissement René Gingras.

Quelques étudiants mexicains sont dans la même situation et ne viendront pas à l’automne. Pour les autres étudiants étrangers, notamment ceux de France métropolitaine, tout semble être en ordre. « Il n’y a aucun problème de soulever jusqu’ici. Au pire s’il y avait des restrictions de voyage encore pour quelques temps, la cession pourrait commencer pour eux à distance malgré tout, » ajoute René Gingras

Un collectif d’étudiants s’est organisé à La Réunion. Des discussions avec la région ont commencé pour tenter de trouver une solution.