Jouer à cache-cache avec… 60 yacks en cavale
Publié le 20 septembre 2019 à 16:00, modifié le 20 septembre 2019 à 16:58
Par: CIMTCHAU
Imaginez devoir rapatrier un troupeau de 60 yacks qui ont pris la fuite dans les bois. C’est ce à quoi a ressemblé l’été des propriétaires de la ferme Bos G, de St-Elzéar. Après deux mois et demi de recherche, seulement 4 d’entre eux manquent à l’appel. Une péripétie pour le moins loufoque, mais qui aurait pu tourner au cauchemar si ce n’était pas de la mobilisation de plusieurs citoyens de Saint-Elzéar.
Jean-Guy Duchesne et Guylaine Babin ont eu toute une surprise le matin du 1er juillet. Ces éleveurs de yacks allaient nourrir leurs bêtes, avant de se rendre compte que leur enclos était vide.
« Probablement qu’un jeune est passé en dessous de la clôture ici. Parce qu’ils peuvent lever la clôture comme ça. Le jeune passe, il pèse 10 livres. L’autre pèse 20 livres, l’autre pèse 30 livres. Mais lorsque vient le temps qu’un animal de 1000 livres passe, c’est simple. Il s’accroche dedans. Il pousse, il tire. Il arrache les poteaux. Et tout le monde s’en va », explique le propriétaire de la ferme Bos G., Jean-Guy Duchesne, en montrant sa clôture.
C’est à ce moment que le cauchemar de ces agriculteurs commence.
« On les a pistés, on a regardé pour les boozes. Et en fin de compte, ils se sont séparés en 5 ou 6 petits troupeaux. Et puis là, l’instinct l’a emporté. Ils ont tout de suite pris les montagnes. Et ils ont monté », ajoute-t-il.
Et du chemin, ils en ont fait. Ils ont même récupéré l’un dees yacks à Saint-Alphonse, à près de 45 kilomètres de la ferme. Mais connaissant bien leur troupeau, Jean-Guy Duchesne et Guylaine Babin, savaient exactement comment s’y prendre, et ce, pour chacun de yacks.
« C’est arrivé au moins trois fois qu’on a décidé qu’on ne lui touchait pas. C’était juste de la façon qu’on voyait les choses. C’est un cas par cas. Le lasso, c’est notre outil de travail. On attache les cornes, et puis là, il y a une vingtaine de personnes qui entrent et qui tirent l’animal. On le rentre dans une remorque et on vient le rapporter », soutient Jean-Guy Duchesne.
Cette cavale est arrivée à un bien mauvais moment pour la ferme Bos G. Après 17 ans d’élevage, Jean-Guy Duchesne et Guylaine Babin étaient en pleine préparation de leur retraite.
« Juste avant que les animaux soient en cavale, on avait réussi à vendre le troupeau pratiquement au complet », dit-il.
« Ce sont de belles aventures. Mais on est tanné d’être sur l’adrénaline », de dire Jean-Guy Duchesne.
Cette sage sera bientôt derrière eux. Seulement quatre des soixante yacks manquent toujours à l’appel. Et à l’aube de l’ouverture de la saison de chasse, Jean-Guy Duchesne fait appel à la collaboration des chasseurs.
« Ne tire pas sur mon yack, s’il te plait. Et dis-nous où est-ce qu’il est. Ça va nous faire plaisir de l’enlever de ton trou de chasse », lance l’éleveur de yacks.
Et si la presque totalité du troupeau est revenue au bercail, c’est entre autres parce qu’ils ont reçu une aide insoupçonnée.
« On pesait sur le bouton messenger, et là, en dedans de 10 minutes, il y avait une vingtaine de personnes qui venaient nous aider. On avait un groupe de bénévoles fantastiques », affirme le propriétaire de la ferme Bos G.
« Ça, ça a créé des amitiés. Je ne connaissais pas les gens de Saint-Elzéar. Maintenant, je sais qu’ils ont un grand coeur », conclut Jean-Guy Duchesne.