Bryan Denis peut être satisfait. Les consommateurs aiment le lait biologique et en redemandent. Les producteurs l’ont compris. 4 nouvelles fermes ont fait la transition vers le bio l’an passé. « Nous on a décidé de virer bio parce qu’il y a une prime à la production mais surtout pour l’avenir que ça apporte. La production laitière bio est en augmentation.» explique Amélie Saint-Jean, productrice de lait biologique à l’Isle-Verte. Liliane Lavoie, elle aussi productrice confirme : « On a toujours des journées additionnelles de production. On sent qu’il y a une demande. La prime reste bonne donc il y a une utilisation assez grande de notre lait. »

Le gain financier est de l’ordre de 20 % supplémentaire pour les agriculteurs par rapport à la production traditionnelle. Mais c’est aussi un autre état d’esprit selon Bryan Denis : « On a des convictions et des valeurs un peu différentes des producteurs conventionnels. Et puis ça rejoint un peu plus la génération actuelle.» Des valeurs suivies par Amélie Saint-Jean« Nous c’est sûr que c’est quelque chose déjà qu’on aimait d’être le plus naturel possible, de pouvoir aller chercher le plus d’écologique possible. Et puis là la venue bio était parfaite pour nous. On dit souvent, c’est la meilleure décision de notre vie qu’on a prise. »

La transition vers le bio semble aussi une affaire de femmes. Sur les 4 fermes qui se sont lancées vers le biologique l’an dernier, 3 sont, en partie, tenues par des femmes. Elles gèrent leur activité en couple, mais sont très impliquées dans la gestion et la production à l’image de Liliane Lavoie. « Sur la ferme ici, c’est moi qui ai talonné mon conjoint quelques années pour faire le passage au bio. Ça fait partie de mes valeurs, j’ai cette conscience-là. »

L’objectif du syndicat des producteurs de lait biologique du Québec était de doubler la production en 7 ans. Et il n’aura pas besoin d’attendre jusque-là, puisque le but sera atteint en 5 années seulement.