Plus de cas de TDAH au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs au Québec
Publié le 3 mai 2019 à 12:26, modifié le 3 mai 2019 à 18:26
Par: CIMTCHAU
Un rapport présentant les plus récentes données sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité démontre un accroissement constant du TDAH ces dernières années. Le nombre de cas est aussi plus élevé au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs dans la province.
L’Institut national de santé publique estime à plus de 240 000 le nombre d’enfants présentant un TDAH en 2015-2016. L’année où les deux fils de Manon Voyer, aujourd’hui âgés de 7 et 8 ans, ont été diagnostiqués.
« Mon plus jeune, juste apprendre à dessiner un soleil, c’était difficile. Tu pouvais lui montrer et la fois d’après, il ne le savait plus », donne en exemple la maman de Samuel et Nathan.
La mère de famille a eu la puce à l’oreille au moment où elle a elle-même, ainsi que son conjoint, reçu un diagnostic de TDAH. La médicamentation a grandement aidé.
« Les éducatrices ont vu tout de suite les effets quand la médication a embarqué. Tout ce qu’ils apprenaient, ils le gardaient. Ils arrivaient le soir et ils avaient appris des choses, nous le disaient et nous le racontaient. Avant, tu leur demandais ce qu’ils avaient appris aujourd’hui, et ils répondaient : rien », se souvient Manon Voyer.
Elle remercie son pédiatre pour son intervention précoce auprès de ses garçons.
« Souvent, les médecins disent vouloir attendre avant qu’ils commencent l’école, pour voir vraiment les difficultés. Mais, s’ils attendent trop, l’enfant est déjà écœuré un fois rendu à l’école, parce qu’il a déjà de la difficulté » fait valoir Manon Voyer.
Au Bas-Saint-Laurent, la prévalence du TDAH touche 16 jeunes sur 100, alors que la moyenne se situe à 11,3% dans la province. Un chiffre élevé qui pourrait être associé notamment à la disponibilité des ressources en santé dans la région. Par ailleurs, avec moins de ressources, on peut, dans certains cas, sous-évalué les cas de TDAH, alors qu’avec plus de moyen, on pourrait aussi surévaluer le trouble du déficit de l’attention.
« On a beaucoup de services ici pour le dépister tôt le TDAH. Quelqu’un qui a besoin de lunettes, qui va voir le médecin qui lui dit tu as besoin de lunettes et part de là dans lunettes, tu ne règles rien. J’aime mieux que mes enfants soient diagnostiqués que de les hypothéquer comme moi je l’ai été quand j’étais jeune », mentionne la mère des garçons.
Plus de TDAH au Québec qu’ailleurs?
Les données de l’étude proviennent du Système intégré de surveillance des maladies chronique du Québec. Le rapport met aussi en lumière que par comparaison avec des bases de données médico-administratives d’autres provinces au pays, les chiffres ont tendance à démontrer une prévalence plus élevé ici que c’est nos voisins en Ontario et au Manitoba chez les moins de 17 ans. Rappelons que le diagnostic du TDAH est souvent posé chez les enfants d’âge scolaire.