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Jean Perron en prison… pour les bonnes raisons

Publié le 5 avril 2019 à 15:49, modifié le 5 avril 2019 à 15:49

Par: CIMTCHAU

L’ancien entraîneur du Canadiens et des Nordiques, Jean Perron, a reçu une invitation particulière il y a quelques semaines. Reconnu pour son franc-parler, il s’est lancé dans une courte tournée de conférence dans le cadre de la prévention du suicide. Cette fois, il ne s’adressait pas à des hockeyeurs ou des gérants d’estrades, mais bien, à des détenus.

Même derrière le comptoir de son petit restaurant à Chandler, Jean Perron n’a pas perdu sa couleur. Son franc parlé et son positivisme lui ont même valu une invitation particulière.

« Ce sont de beaux messages que vous donnez aux jeunes. J’aimerais ça que vous fassiez ce même genre de message à nos détenus », s’est fait demander Jean Perron, après avoir pris la parole dans une chambre de hockey mineur. 

Dans le cadre de la semaine de la prévention du suicide, les prisonniers des pénitenciers de New Carlisle et de Percé ont eu droit à une visite et une conférence de l’ancien entraîneur. Et s’adresser à cet auditoire inhabituel n’inquiétait pas l’ancien champion de la Coupe Stanley.

 

« Quand t’as déjà coaché les Canadiens et les Nordiques, en plein centre de la province de Québec, t’as pas peur de rien. Je suis allé en Israël, c’était la même affaire », a-t-il lancé, avec un sourire en coin.

 

« Quand on rencontre ces gens-là, il faut avoir leur attention. Il faut leur montrer que tu es un mortel. Tu as bien beau dire que tu as gagné des coupes Stanley, t’es allé aux Jeux olympiques. Mais, il faut que tu leur montres que toi aussi tu as des faiblesses. T’as des carences Et qu’il y a bien des façons un moment tu tombes à terre et il faut que tu te relèves. Il faut que tu demeures positif », a répondu l’ancien entraîneur quand on lui a demandé de décrire le sentiment qu’il avait quand il s’est présenté devant la foule de détenus. 

Pendant deux ou trois heures, Jean Perron déballait son sac, et prenait comme exemple son parcours personnel pour lancer un message d’espoir aux quelques dizaines détenus qui étaient devant lui.

« Moi, chez nous, on était huit enfants. Dans une famille très pauvre. À 36 ans, mon père, qui était alcoolique, n’a plus jamais eu de chèque de paie. Je sais qu’il y a des gènes des fois dans une famille qui fait en sorte que quand ton père est alcoolique, toi t’as tendance peut-être à vouloir être un peu comme ton père, aimer la boisson. Moi, ça m’a tellement rebuté tout ce que mon père a fait à ma mère et notre famille. J’ai dit, moi, la boisson, ça ne m’intéresse pas. Moi, ma passion c’est le hockey. Tous les objectifs que je me traçais c’était toujours en fonction d’atteindre le but ultime qui était d’être aux Jeux olympiques. Je n’ai jamais pensé qu’un jour j’allais coacher le Canadiens. C’était inaccessible, premièrement. Un québécois pour coacher le club de hockey Canadiens c’était impossible », raconte Jean Perron.

 

« Dans mon domaine, j’ai rencontré les plus grands joueurs de hockey inimaginables. À rendez-vous 87, et à Coupe Canada 87, j’ai eu l’occasion de vivre deux expériences avec Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Raymond Bourque, Mark Messier, les meilleurs de leur domaine. Et je leur disais ceci. Ces gars-là ont un respect pour l’autorité extraordinaire. Ils ont toutes les habilités au monde. Mais la plus belle qualité qu’ils ont, c’est qu’ils sont des grands travaillants », se remémore-t-il.

 

Force est de constater que le message livré par cette icône du hockey a été entendu par les détenus. « Finalement, mes cartes ont passé comme du beurre dans poêle, tout le monde en voulait. Je dois avoir donné une centaine de cartes du temps où je coachais le Canadiens. C’est juste pour te dire que je pense une belle expérience pour ces gens-là », explique Jean Perron.

« Moi quand je suis sorti de là, dans les deux places, et ça n’arrête pas de poser des questions et ils veulent que tu restes là, et ils veulent que tu signes des autographes à n’en plus finir, je me dis, je dois leur avoir fait plaisir. Ça doit avoir été une belle journée pour eux autres », conclut-il.