La défense et la Couronne se sont entendues sur une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans. Cette suggestion a été le fruit d’une longues négociations.

« On travaille toujours en fonction de la jurisprudence, donc en fonction des décisions des tribunaux supérieurs. Puis on est lié par ces décisions là. Dans ce cas-ci, on a jugé que 13 ans c’était tout à fait approprié », lance le procureur de la Couronne, Me Guy Loisel.

« Un ensemble de facteurs. Entre autres, les facteurs atténuants qui ont été nommés devant le tribunal; le jeune âge de l’accusé, le plaidoyer de culpabilité, contrebalancé par la gratuité du crime. C’est quand même un meurtre au deuxième degré pour lequel il a plaidé coupable. Donc c’est en prenant les différents facteurs jurisprudentiels qu’on en est venu à une suggestion commune de 13 ans », explique l’avocate de la défense, Me Catherine Mercier.

« L’enfance, c’est un jeune homme qui a été adopté, qui a eu de la misère à l’école. Problèmes conjugaux, problèmes d’emplois. Il est un petit peu instable, l’accusé, psychologiquement. Mais pas assez pour être un article 16 », affirme l’avocat de la défense, Me Marcel Guérin.

En parlant de l’article 16, Me Guérin fait allusion à l’article qui permet de déclaeer un accusé non-criminellement responsable. L’avocat ajoute qu’il n’a jamais envisagé cette avenue pour son client, puisque Jérémie-Viktor Lagacé sait faire la différence entre le bien et le mal.

Dernière chance d’entendre des témoins

Durant les observations sur la peine, la compagne du touriste assassiné a témoigné ainsi que le père de l’accusé. L’ambiance était lourde, mais la séance a permis d’en apprendre plus sur le parcours de Jérémie-Viktor Lagacé. Adopté en Russie, l’homme de 24 ans vit, entre autres, avec des troubles du discernement, ainsi que des troubles de l’alcoolisme fœtal, ses parents biologiques étant des toxicomanes. Il a aussi subi de l’intimidation durant sa jeunesse.

Ludivine Marcoux, la conjointe du défunt, a fait le voyage depuis la France. Elle a livré un vibrant témoignage, d’une voix tremblante, faisant état des nombreuses conséquences qu’on eu cet évènement dans sa vie. Elle a, entre autres, parlé de ses nombreuses crises d’angoisses, de ses cauchemars répétitifs, de son insécurité, et des impacts économiques qu’elle a subis puisqu’elle n’a pu travailler pendant plusieurs mois. Même deux ans après la tragédie, elle est, visiblement, toujours sous le choc.

Le père de Jérémie-Viktor Lagacé a, quant à lui, fait la lumière sur le passé de son fils adoptif. Il a avoué qu’il ne sera jamais capable d’accepter le geste de Lagacé, mais qu’on ne peut pas empêcher un père d’aimer son fils. Il a, à plusieurs reprises, offert ses sympathies aux proches des victimes.

Le juge rendra sa décision finale jeudi matin à 9h00.