Pierre Caissy doit composer avec des pneus usagés qui s’empilent, pêle-mêle sur le mur de son commerce. Près de 150 pneus sont abandonnés dans la cour du garage Les Pièces d’Automobiles De Carleton, et ce, depuis le mois d’août.

« Recyclage Québec nous donne pas toujours la bonne information à savoir qui appeler. Maintenant on sait qu’il faut appeler Recyclage Québec directement, mais on doute du temps où ils vont nous répondre. On sait jamais quand Recyclage Québec va envoyer quelqu’un ramasser nos pneus», nous explique le propriétaire du garage de Carleton, Pierre Caissy.

À l’achat de tout nouveau pneu, le client verse 3$ à Recyc-Québec pour assurer le recyclage des vieux. Selon M. Caissy, ces pneus hors d’usage deviennent donc la propriété de l’organisme. Pour lui, la question de la responsabilité devient un réel enjeu.

 « On se demande toujours, qui est responsable si jamais il y a un accident, un incendie ou quelque chose comme ça. Les pneus ne m’appartiennent pas. Les pneus sont à Recyclage Québec», nous explique le garagiste.

Dans son rapport publié la semaine dernière, la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc est cinglante avec Recy-Québec, l’organisme en charge de faire la collecte des pneus usagés. Elle leur reproche entre autres d’être trop réactifs dans leur gestion des pneus hors d’usage, ce qui empêche Recyc-Québec de jouer pleinement son rôle.

«Les clients ont payé leur 3$ de recyclage pour les faire ramasser. Puis je n’ai pas d’affaires à garder ces pneus là en entreposage pendant 3-4 mois», nous lance Pierre Caissy.

Signe que la procédure de collecte de Recyc-Québec n’est pas uniforme : au garage Crevier de Saint-Omer, on nous a expliqué qu’ils utilisent le site Internet de l’organisme et que le service fonctionne convenablement. Au garage Yvan Landry de Nouvelle, la collecte se fait… sans appels, ni courriels.

«Moi je n’appelle pas. C’est un monsieur de Rimouski qui passe régulièrement une fois par mois. C’est sur que dans le temps des pneus, ça prend un peu plus de temps. On est embardé dans les pneus nous autres aussi, puis tout le monde est surchargé», nous explique le propriétaire du garage Yvan Landry.

Selon le rapport de la vérificatrice générale, 60% du budget de Recyc-Québec va pour le transport des pneus usagés. Mais, chez Pierre Caissy, les pneus continuent de s’empiler.

 « Moi je l’ai payé mon recyclage. C’est à eux de venir ramasser. Qu’ils fassent leur job», conclut Pierre Caissy.