Les Acadiens sont nombreux à être inquiets. Les services d’obstétrique sont fermés pour une deuxième semaine consécutive à Bathurst et les retards d’ambulances s’accumulent. « Ça n’a plus de sens. Les services d’urgence s’en vont toujours en diminuant », affirme un ancien travailleur paramédical, Éric Thériault.

Marc-André Gionet, 13 ans, de Lamèque, a perdu la vie en fin de semaine à la suite d’un accident de VTT. L’ambulance a mis au moins 40 minutes à arriver parce qu’elle était à Caraquet. Cet ancien travailleur paramédical ne comprend pas. « Je savais qu’il y avait beaucoup de problèmes dans la péninsule. Souvent, les fins de semaine, il y a une ou deux ambulances dans toute la Péninsule acadienne et c’est inacceptable », explique Éric Thériault.

Éric Thériault a travaillé 23 ans comme travailleur paramédical. Il est pompier volontaire depuis 25 ans. « Je me mets dans la position des parents du jeune. Moi aussi j’ai des enfants et je ne voudrais pas que ça m’arrive », dit-il.

Selon lui, les services d’urgence doivent être grandement améliorés. « La venue de nouveaux ambulanciers va faire du bien. Il faut aussi augmenter les salaires pour inciter les jeunes à embarquer dans le métier. Il faut aussi des changements au niveau des transferts entre les hôpitaux », exprime Éric Thériault.

Autre sujet qui inquiète la population : la fermeture des services d’obstétrique de l’hôpital de Bathurst pour une deuxième semaine consécutive. « C’est rendu que dans la Péninsule acadienne il faut se rendre à Miramichi ou à Campbellton pour accoucher. C’est quand même une grande distance. Si ça arrive l’hiver, c’est encore pire. Pour les jeunes femmes, c’est paniquant », mentionne la vice-présidente d’Égalité santé en français, Louise Blanchard.

Le Réseau de santé Vitalité explique cette fermeture temporaire par un manque d’infirmières. Pour Égalité santé en français, il faut régler le problème de l’examen d’entrée des infirmières. « Les francophones sont nettement défavorisés dans les tests. C’est traduit et la traduction est mal faite. Il va falloir que ça change », ajoute Louise Blanchard.

Les Acadiens du nord-est de la province sont inquiets. Ils veulent les mêmes services que les autres citoyens du reste de la province. « C’est inquiétant. J’ai un petit garçon de huit ans et tu ne sais jamais ce qui peut arriver. Mes parents prennent de l’âge. Quand tu as besoin, tu as besoin. Tu ne veux pas attendre 45 minutes. »

« Je n’aimerais pas être dans leur situation parce que j’ai eu des accouchements très rapides. Je suis certaines qu’elles font beaucoup d’anxiété », racontent des citoyens.

Les services d’obstétrique doivent rouvrir mardi, mais la situation sera réévaluer lundi.