La microbrasserie Menaud, c’est le projet de quatre partenaires qui ont greffé à leur équipe trois employés. Déjà, sur les tablettes de la province, on retrouve la première bière de la série Drav, la ISA.

«La réception des gens est très positive. C’est une bière de soif, donc qui est super accessible pour les gens. C’est ce qu’on voulait faire en réalité, c’est une bière dont tu as envie d’en prendre six, et tu ne te sens pas mal, parce que ce n’est pas trop sucré, pas trop lourd. C’est ça en fait l’objectif des trois bières Drav. C’est de faire des bières qui sont facilement buvables et qui sont accessibles aux gens, mais qui ont quand même une saveur, un goût qui est particulier», explique l’un des partenaires du projet, Charles Boissonneau.

«Moi ce que j’aime beaucoup, c’est qu’on part de rien. On construit la recette, on élabore tout, à partir de rien. On a vraiment une page blanche et ça, pour un maître-brasseur, c’est excitant», ajoute le maître-brasseur, Lionel Navarro.

On découvrira également au fil du temps des bières sous le nom Menaud, davantage spécialisées et éphémères. L’équipe s’est aussi donnée comme défi, d’être à la fois une brasserie et une distillerie. Un mariage très rare au Québec.

«Ça nécessite des investissements considérables que nous, on a pu se permettre de faire, mais que je peux comprendre que la majorité des autres distilleries ou des autres brasseries ne peuvent pas faire. Nous ce qu’on veut, c’est utiliser des grains de Charlevoix, les transformer, pour créer des spiritueux, ce qui se fait rarement au Québec. Il y a seulement deux ou trois gins au Québec qui utilisent du grain à la bouteille. Nous c’est vraiment ce qu’on veut mettre de l’avant, pour valoriser le territoire québécois, à l’international», affirme Charles Boissonneau.

Pour l’instant, la bière Drav est brassée à Montréal, mais d’ici un an, toute la production se fera ici-même, à l’usine de Clermont.

«Pour l’instant on n’a pas l’équipement à l’échelle dont on veut produire, donc on essaie de tester un peu le marché. On produit des tests-batchs ici qui permettent de calibrer les recettes et on profite des équipements de la brasserie Hochelag à Montréal pour ce qui est de la recette à l’échelle industrielle. À terme ça va être ici, le plus rapidement possible», se réjouit le maître-brasseur.

Près de quatre millions de dollars ont été investis dans ce projet méticuleusement pensé de A à Z, à commencer par son nom. La microbrasserie-distillerie rend hommage au roman de Félix-Antoine Savard, Menaud, maître-draveur, qui met en vedette un draveur charlevoisien.