Big Wolf’s Backyard Ultra : une édition difficile marquée par la victoire de Pier-Alexandre Beaulieu
Publié le 8 juillet 2025 à 17:40, modifié le 8 juillet 2025 à 17:40
Par: Charles Boisvert
La cinquième édition du Big Wolf’s Backyard Ultra de Cacouna s’est déroulée en fin de semaine. Cette compétition d’endurance extrême demande aux participants de compléter des boucles de 6,7 kilomètres en une heure, et ce, jusqu’à l’abandon. L’objectif est simple : faire le plus de tours possible. Une formule qui donne souvent lieu à des performances impressionnantes.
C’est finalement vers 2h du matin lundi que Pier-Alexandre Beaulieu a été couronné champion de cette édition. Il venait de courir l’équivalent de près de sept marathons.
« Je suis soulagé que ça aille pris fin », confie-t-il. « Vraiment vraiment content de ce que j’ai accompli. C’est une Backyard qui était particulièrement difficile. »
Après 41 boucles et 275 kilomètres dans les jambes, le physiothérapeute de Matane aurait pu faire durer le supplice encore un peu.
« J’avançais bien. Je ne boitais pas, donc souvent, c’est un bon indicateur que j’aurais pu continuer encore un certain moment », mentionne-t-il.
Conditions difficiles
Les participants ont dû affronter des conditions météorologiques éprouvantes : vents, chaleur et pluie se sont succédé.
« On dit toujours, “à Cacouna, le terrain est facile, le parcours est facile, mais la météo est difficile”. », précise Yvan L’Heureux, directeur du Backyard de Cacouna. « On a perdu 75 % des coureurs en trois heures de pluies diluviennes. »
Mais ce ne sont pas les précipitations qui ont été le plus grand obstacle aux athlètes. L’ennemi le plus tenace cette année… les moustiques.
« Le Mosquito Inferno. C’est qu’on voulait représenter de manière humoristique les moustiques », explique Yvan L’Heureux en montrant un écusson spécialement créé pour l’occasion.
Impossible d’en rire longtemps. Ça s’est vite transformé en calvaire pour les coureurs.
« Je ne pouvais juste plus marcher. C’était juste pas possible, l’essaim arrivait et je me faisais manger partout », raconte Beaulieu.
« Je n’ai jamais vu ça en cinq éditions. Littéralement, on disait que les coureurs ont fait des dons de sang gratuits », ajoute Yvan L’Heureux. « La beauté des Backyard, c’est que tout le monde était dans le même bain. Tout le monde avait les mêmes conditions. »
Marco Poulin cède son trône
Tout le monde, même Marco Poulin, vainqueur des éditions 2023 et 2024. Affaibli par son diabète et la météo, il a cédé son trône cette année après 31 boucles. Le Loup survivant est tout de même resté pour soutenir la meute après son abandon.
« Ça me rend émotif un peu. J’ai vécu le contraire. C’était moi qui étais au combat. Des coureurs qui ont été là pour moi, puis c’était important pour moi de remettre la pièce à ces gens-là », dit-il.
Le détenteur du record de parcours à Cacouna a été honoré par l’organisation. Rappelons qu’il avait parcouru 53 boucles en 2024.
« Ça, Marco a eu ça cette année. On en donne une seule. C’est l’écusson de la force, parce qu’il a vraiment inspiré la meute », explique Yvan L’Heureux. « Tout l’entraide et l’aspect communautaire, festif qu’il y a dans les Backyard. Les gens, ils restent après, ils deviennent des assistants des autres et les repoussent sur la ligne. »
Ces athlètes à l’endurance surhumaine seront de retour à Cacouna en 2026. L’enjeu sera encore plus important : un billet direct vers le championnat canadien.