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Érosion des sommets : surveillance renforcée à l’Acropole des Draveurs

Publié le 8 juillet 2025 à 17:07, modifié le 8 juillet 2025 à 17:07

Par: Jean-Baptiste Leveque

L’Acropole des Draveurs, l’un des sentiers les plus populaires du Québec, fait l’objet d’une surveillance renforcée cet été dans le but de freiner l’érosion de son sommet. La forte présence de randonneurs est sous la loupe de la Sépaq.

Les sommets réputés de Charlevoix, comme le Mont du Lac des Cygnes, font déjà l’objet d’une surveillance de leur fréquentation depuis une dizaine d’années. Mais l’augmentation des randonneurs devient de plus en plus préoccupante, particulièrement à l’Acropole des Draveurs.

« On a eu un boom du nombre de personnes dans le sentier. On a atteint environ 50 000 personnes en 2020. Toute cette fréquentation, ça a emmené des enjeux liés au piétinement de la végétation arctique alpine qu’on trouve au sommet », explique Fanny Hernu, technicienne milieu naturel au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie.

Les plantes qui composent ce type de végétation, situées au ras du sol, sont endommagées par des randonneurs qui sortent du sentier.

Fanny Hernu et son équipe constatent aussi « pas mal d’incivilités. Les gens n’ont plus vraiment le loisir de s’asseoir par exemple pour manger leur lunch. Ou les gens veulent prendre une belle photo sur une roche, mais qui est en dehors du sentier. Il y a des gens qui jettent leurs déchets. »

Jusqu’à 1 600 personnes ont déjà emprunté le sentier en une seule journée. Des années de conservation peuvent être anéanties en quelques jours.

« On a statistiquement évalué à une dizaine de journées ou un seuil théorique serait dépassé. Pour nous c’est super important de savoir si ce seuil-là correspond à nos analyses terrain », précise Yoann Combe-Duthion, responsable du Service de la Conservation et de l’Éducation aux parcs nationaux des Grands-Jardins et des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie.

Ainsi, l’équipe a installé des capteurs de mouvement et des caméras de surveillance dans des endroits stratégiques. Des gardes-parcs observent quotidiennement le comportement des randonneurs. Les données seront analysées l’hiver prochain.

« L’équilibre entre donner accès à la population à des territoires exceptionnels comme ici et protéger et conserver ses écosystèmes particuliers, c’est quand même toujours un enjeu numéro un », insiste le responsable.

Si le contingentement de l’accès aux sentiers est une option retenue, reste à savoir si, dans un contexte de restrictions budgétaires, la Sépaq aura les moyens de le mettre en place.