Laboratoires fermés: Parcourir 125 km pour une prise de sang
Publié le 4 juillet 2025 à 17:32, modifié le 4 juillet 2025 à 17:32
Par: Jasmin Guillemette
La réduction des services de laboratoire au Témiscouata a des impacts. Un homme de Pohénégamook dénonce avoir dû se rendre à Rivière-du-Loup recevoir rapidement des résultats d’un prélèvement sanguin. Le laboratoire du CLSC de Pohénégamook était fermé.
Depuis le mois de mai, le laboratoire ferme ses portes à 16 heures la semaine. La fin de semaine, il est fermé jusqu’au lundi, sans personne de garde. Impossible aussi de se rendre à celui de l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac, qui était aussi fermé.
Un homme de 74 ans de Pohénégamook s’est rendu au CLSC mercredi après-midi. Il avait remarqué la présence de sang dans son urine. Luc Sénéchal se mettait à risque de certaines complications si le prélèvement ne se prenait pas rapidement. Lui qui pensait passer dans un court délai, a finalement dû faire près de 125 kilomètres et attendre 10 heures pour recevoir ses résultats. « Ça prenait des prises de sang. Les signes vitaux ont été pris par l’infirmière, mais c’est l’analyse. La prise de sang, les infirmières sont capables de les prendre. C’est l’analyse de laboratoire qui était absente. »
M. Sénéchal est arrivé vers 14 heures à l’urgence de Pohénégamook. Le temps d’attente a été plus long que la normale en raison d’un accident. Il a finalement été pris en charge après la fermeture du laboratoire et a donc dû se rendre à Rivière-du-Loup pour sa prise de sang. « C’est inacceptable. Surtout des services de base comme une prise de sang. On n’a pas demandé qu’il ait une résonance magnétique à Pohénégamook. On sait qu’il y a une déconcentration, il faut situer ces appareils-là, mais un service de base de consultation avec une prise de sang, c’est minimal », déplore-t-il.
« Ça n’a aucun bon sens. Le patient vient, on le pique et il retourne à la maison. Il revient deux-trois heures plus tard pour avoir ses résultats », lance Louise Lemieux, ancienne présidente du Comité des citoyens de Pohénégamook.
En mai dernier, une technicienne avait été transférée à l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac afin de combler un poste temporairement, laissant donc une seule personne en poste au laboratoire à Pohénégamook. Le service avait alors été fermé les soirs, la nuit et les fins de semaine. Selon nos informations, cette personne a été rapatriée de nouveau au Transcontinental. Mais aucun changement sur les heures d’ouverture.
« Ils sont disponibles les fins de semaine. C’est la direction qui a décidé de fermer les fins de semaine. Tout le monde s’en plaint. Les patient, s’en plaignent, les médecins s’en plaignent », affirme Mme Lemieux.
Nous avons été incapables de communiquer avec le CISSS du Bas-Saint-Laurent aujourd’hui. On nous avait toutefois assuré que ces heures réduites étaient temporaires jusqu’au mois de septembre. Rappelons aussi que le président-directeur général Jean-Christophe Carvalho a confirmé que les services offerts aux urgences de Pohénégamook et Trois-Pistoles resteront les mêmes pour l’été, mais une décision sera prise à l’automne.