Trois-Pistoles et Pohénégamook : les urgences maintenues pour l’été, mais l’inquiétude persiste
Publié le 26 juin 2025 à 17:31, modifié le 26 juin 2025 à 17:48
Par: Ariane Boyer
Bonne nouvelle pour les citoyens de Trois-Pistoles et de Pohénégamook : les urgences demeureront ouvertes cet été, malgré un important exercice de retour à l’équilibre budgétaire au CISSS du Bas-Saint-Laurent.
Le président-directeur général, Jean-Christophe Carvalho, l’a confirmé ce matin en conférence de presse à Rimouski.
« D’abord pour l’été, il n’y aura pas de changement au niveau de l’offre de service dans les urgences. On a planifié l’été comme on le planifie les années précédentes », a-t-il déclaré.
Un message à la fois rassurant et inquiétant. Car la garantie ne couvre que la période estivale, ce qui laisse planer un doute sur la suite des choses.
« Pas de réduction d’heures… pour l’été? C’est tellement ridicule, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ridicule? », a lancé un citoyen rencontré sur place.
« Ça vous inquiète-tu? Insécurisant. », a ajouté une résidente.
Du côté des élus municipaux, le scepticisme est palpable.
« Ça fait juste nous dire que la décision de fermer l’urgence ou pas de façon permanente est repoussée à l’automne », affirme Philippe Guilbert, maire de Trois-Pistoles.
Sur le plan budgétaire, le CISSS affirme avoir massivement réduit son recours à la main-d’œuvre indépendante : ces travailleurs, souvent infirmières ou préposés, embauchés par l’entremise d’agences privées ou en contrat autonome. Pour l’année 2025-2026, 22 millions de dollars en économies ont déjà été identifiés. Mais l’effort est loin d’être terminé.
« Pour le 11 millions qu’il reste, on va continuer à travailler avec nos équipes. Le but, c’est de trouver des mesures permanentes », précise M. Carvalho.
Des mesures non récurrentes pourraient également être envisagées, mais aucun détail n’a encore été dévoilé.
« Ils ne prennent pas de chance, ils ne veulent pas trop se mouiller », a commenté un citoyenne.
« À la limite, c’est juste pour que les citoyens se taisent pendant un certain moment. Mais il n’y a aucune décision finale qui est prise », estime Sébastien Rioux, citoyen militant.
Santé Québec n’a toujours pas précisé quelles seront les prochaines étapes. Et les réponses se font attendre.
« On poursuit nos travaux d’analyse, et on va vous revenir aussitôt qu’on pourra le faire. Je n’ai pas de date exacte, mais ça va aller après l’été », a conclu le PDG du CISSS.
Chose certaine, la mobilisation ne faiblit pas.
« On peut se réjouir de cela malgré tout. Mais la bataille est loin d’être finie », affirme Philippe Guilbert.
« Pour nous, c’est de la poudre aux yeux. Et on va continuer à se battre », soutient Sébastien Rioux.